Extrait d’une lettre envoyée le 23 avril à la ministre des Affaires étrangères Mélanie Joly, ainsi qu’à Justin Trudeau, premier ministre du Canada ; Bill  Blair, ministre de la Défense du Canada ; François  Legault, premier ministre du Québec et Martine Biron, ministre des Relations internationales du Québec

Nous vous écrivons aujourd’hui pour vous demander d’agir maintenant pour sauver le peuple palestinien du génocide en prenant les décisions qui s’imposent en matières diplomatique et politique et en matière de vente d’armes.

Pour sauver le peuple palestinien des bombardements, de la famine, des massacres, des crimes de guerre, du nettoyage ethnique et de ce que divers représentants des Nations unies ont qualifié de génocide, le gouvernement canadien a le devoir d’exiger un cessez-le-feu immédiat et la fin du blocus imposé à Gaza par Israël.

En attendant avec impatience que les gouvernements comme le vôtre et les institutions internationales assument leurs responsabilités, devant la gravité de ce qui se passe dans les territoires palestiniens et à Gaza, des citoyens du monde entier s’organisent pour agir en solidarité. Tragiquement, l’assassinat de Jacob Flickinger – le travailleur humaintaire québécois de 33 ans – et ses collègues locaux, des travailleurs humanitaires, illustre une infime partie des conséquences mortelles de l’inaction de nos gouvernements.

Nous vous écrivons donc pour demander au gouvernement Canadien d’agir pour protéger nos concitoyens et concitoyennes impliqués dans l’aide humanitaire et la population civile de Gaza.

Le Canada, partie prenante de la quatrième convention de Genève relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre, a le droit et le devoir d’exiger d’Israël la levée du blocus imposé à Gaza, de protéger la population civile palestinienne et d’assurer la protection des personnes en mission humanitaire dans la région.

Cette semaine, des citoyens canadiens, dont trois du Québec, prennent part à la mission humanitaire organisée par une coalition internationale nommée Flottille de la liberté en direction de Gaza. Outre l’équipage des navires, la Flottille rassemblera plusieurs centaines de travailleuses et travailleurs humanitaires, de journalistes-reporters et des bénévoles réunis grâce à l’initiative d’ONG à travers le monde.

Ces personnes sont : Rifat Audeh, cinéaste de Toronto, Nadia Agamawy, journaliste documentaire, et Nima Machouf, épidémiologiste, de Montréal, ainsi que Jean-Pierre Roy-Valdebenito, infirmier de Québec. Ils se trouveront sur un des trois navires qui forment la Flottille, en compagnie d’Ada Colau, mairesse de Barcelone jusqu’en juin dernier.

PHOTO YASIN AKGUL, AGENCE FRANCE-PRESSE

Du pain est chargé à bord d’un navire de la Flottille de la liberté, au port de Tuzla, près d’Istanbul, le 19 avril.

La Flottille partira de Turquie vers Gaza pour briser le blocus israélien et livrer 5500 tonnes de nourriture et de fournitures médicales et hygiéniques à la population civile dans l’enclave palestinienne. La mission de la Flottille a trois objectifs simples appuyés sur les règles de droit international, notamment la quatrième convention de Genève relative à la protection des civils en temps de guerre, pour : a) mettre un terme au blocus imposé par Israël à Gaza depuis 17 ans ; b) livrer de l’aide humanitaire à la population civile de Gaza ; et c) offrir une lueur d’espoir au peuple palestinien.

La quatrième convention de Genève précise que les belligérants ne peuvent restreindre l’accès aux denrées alimentaires, les médicaments et autres aides ; que le siège ne peut pas faire obstacle aux évacuations sanitaires ; ne peut pas empêcher les civils de quitter la zone de guerre ; et ne peut pas empêcher les civils de poursuivre leurs moyens de subsistance.

Israël viole, plus que jamais, toutes ces règles de droit. Le siège de Gaza est donc illégal et le Canada comme partie prenante de la Convention a le droit d’exiger qu’il soit levé pour assurer la protection de ses citoyens.

Le gouvernement canadien a aussi le devoir de protéger la population civile palestinienne car ce siège illégal conduit à des crimes de guerre et permet la perpétration de ce que le Tribunal pénal international soupçonne être un génocide.

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

Manifestation d’appui à la Flottille de la liberté, à Montréal, le 16 avril

Notre délégation a obtenu l’appui de plusieurs organismes et de personnalités publiques dont Louise Harel, ex-présidente de l’Assemblée nationale du Québec, Régis Labeaume, ex-maire de Québec, France-Isabelle Langlois, directrice générale d’Amnistie internationale – section francophone, Diane Lamoureux de la Ligue des droits et libertés, Luc  Picard, acteur et réalisateur, les organismes VJI-Voix juives indépendantes, le PAJU-Palestiniens et Juifs Unis, le Centre international de solidarité ouvrière (CISO), le Collectif de Québec pour la paix, le collectif Médecins québécois contre le génocide à Gaza, le HAP-Health Workers Alliance for Palestine ainsi que des personnalités politiques de tous les horizons dont Jackie Smith, conseillère municipale de la ville de Québec, Ruba Ghazal et Gabriel Nadeau Dubois, députés de Québec solidaire à l’Assemblée nationale, Paul St-Pierre Plamondon, chef du Parti québécois, Yves-François Blanchet, chef du Bloc québécois et Alexandre Boulerice chef adjoint du Nouveau Parti démocratique.

Nous avons maintenant besoin de votre appui et de l’action de votre gouvernement pour assurer la sécurité physique et morale aussi bien de nos concitoyens qui agissent pour apporter de l’aide humanitaire que celle de toutes celles et ceux qui œuvrent pour une solution pacifique à ce désastre humanitaire sans précédent.

En attente de votre réponse,

*Les membres de la délégation canado-québécoise de la Flottille de la liberté : Nimâ Machouf, épidémiologiste   ; Jean-Pierre Roy Valdebenito, infirmier  ; Nadia Agamawy, journaliste documentaire; Anaïs Barbeau-Lavalette, romancière et réalisatrice, porte-voix des navigateurs de la délégation québécoise à la Flottille de la liberté

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