L’aérospatiale est en pleine révolution à l’échelle planétaire. Pressée de faire sa part dans la lutte contre les changements climatiques, l’industrie prenait l’engagement, en 2021, d’atteindre la carboneutralité d’ici 2050⁠1. Le secteur aérospatial québécois, fédéré par Aéro Montréal, embrasse ce virage en proposant la création d’une zone d’innovation dans le Grand Montréal.

Actrices clés de la compétitivité du Québec en aérospatiale, les universités sont mobilisées pour attirer et former les talents, catalyser les investissements étrangers et les collaborations internationales et développer des solutions durables.

Avec plus de 200 entreprises et leurs 37 200 travailleuses et travailleurs spécialisés, générant un chiffre d’affaires annuel évalué à plus de 18 milliards de dollars⁠2, le Grand Montréal est l’un des plus grands centres mondiaux de recherche et de développement en aérospatiale. Mais le secteur évolue à grande vitesse.

Le Grand Montréal doit se démarquer en priorisant et en accélérant l’innovation. Il doit miser sur la formation de personnel qualifié en ingénierie⁠3, en sciences et en affaires, sur la recherche à fort impact et sur les ruptures technologiques.

Notre masse critique d’universités constitue un réservoir inégalé de talents, car Montréal est l’une des plus grandes villes universitaires au monde et le moteur de la recherche au Canada.

Au lancement du Consortium de recherche et d’innovation en aérospatiale au Québec en 2002, les universités québécoises ont créé, en partenariat avec l’industrie, un modèle d’animation et de stimulation de l’écosystème de recherche et de développement collaboratif qui fait envie à l’étranger.

Nos recherches de pointe dans des domaines tels que la propulsion, les structures légères et la durabilité des technologies aérospatiales ont mené à des percées déterminantes pour nos entreprises.

Le statu quo ne suffit pas

Reconnaissant l’importance de l’aérospatiale dans notre économie ainsi que la nécessité d’une action décisive pour en atténuer les impacts environnementaux, le gouvernement du Canada s’est engagé à développer et adopter des technologies vertes⁠4. D’autres grands acteurs ont déployé des efforts et des investissements sans précédent pour relever le défi ambitieux de la carboneutralité. L’Union européenne a mis en place un imposant programme⁠5 visant à accélérer sa transition.

Face à une telle mobilisation, le statu quo ne suffit pas.

La décarbonation est un défi industriel de taille qui ne peut être relevé sans un travail d’équipe soutenu et concerté des universités et des entreprises, à un degré encore jamais atteint.

L’aérospatiale, secteur clé de l’économie et du tissu industriel du Grand Montréal, doit se mobiliser rapidement afin d’assumer un leadership national et international renouvelé, façonné par les valeurs d’innovation et de responsabilité. Le temps file !

La mise en œuvre d’une zone d’innovation aérospatiale dans le Grand Montréal est un élément clé de cette transformation. Des centres d’innovation seront créés, où des spécialistes, des industriels, des scientifiques et la relève en recherche collaboreront au transfert vers les entreprises, à la formation de la prochaine génération de talents et à la mise à niveau de la main-d’œuvre existante, à l’aide d’équipements de pointe à échelle industrielle, à la hauteur de nos ambitions en recherche. Un tel décloisonnement décuplera notre force créative et apportera des perspectives uniques pour résoudre les grands enjeux environnementaux actuels.

En fédérant nos efforts, en stimulant la formation et l’innovation collaborative, en soutenant les jeunes pousses et en comptant sur des talents diversifiés issus du monde entier, nos universités contribueront à propulser les innovations de pointe et le savoir-faire québécois au sein de la zone d’innovation, au bénéfice d’une société d’avenir plus durable et responsable.

1. Lisez « L’industrie aérospatiale se prépare à la décarbonisation » 2. Consultez la présentation du ministère de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie

3. Le tout premier baccalauréat en génie aérospatial au Québec a été créé par Polytechnique Montréal en 2008. Une maîtrise est maintenant offerte conjointement par Polytechnique, l’École de technologie supérieure, l’Université Concordia, l’Université McGill, l’Université Laval et l’Université de Sherbrooke.

4. Consultez le Plan d’action climatique de l’aviation du Canada, 2022-2030 5. Consultez les détails du programme Clean Aviation Joint Undertaking (en anglais) Qu’en pensez-vous ? Participez au dialogue