Le Québec est actuellement confronté à une grande vague de transfert d’entreprises. Toutefois, dans ce grand discours sur le repreneuriat, le caractère spécifique de l’entreprise familiale n’obtient pas toute l’attention qui lui revient, compte tenu de son apport fondamental au développement socioéconomique du Québec.

Dans le cadre de cette semaine nationale du repreneuriat, il est crucial de remettre de l’avant l’importance et le caractère spécifique de ces entreprises.

Gérer en famille, ce n’est pas toujours une partie de plaisir… Le repreneuriat familial est un processus complexe qui va bien au-delà de la transaction d’affaires.

« Comment dire à mes enfants qu’ils pourraient ne pas avoir toutes les compétences pour reprendre l’entreprise dans laquelle ils travaillent depuis toujours ? »

« Je suis enfin PDG. Après des années de négociation, j’ai finalement racheté mes parents et ma sœur, mais on ne se parle plus. Mon fils me demande quand il ira jouer chez mamie. »

« Je veux reprendre l’entreprise familiale, mais je souhaite relancer son modèle d’affaires. Par où commencer ? Le fardeau de l’entreprise et l’argent de retraite de mes parents sont sur mes épaules. »

Ces cas de figure, nous en croisons tous les jours chez Familles en affaires – HEC Montréal. Mettez-vous dans leurs souliers, imaginez-vous avec ceux que vous aimez, vos enfants, vos parents, votre frère…

Isabelle Le Breton-Miller et Dany Miller, professeurs-chercheurs à HEC Montréal, l’ont bien démontré dans leurs recherches : l’échec d’une relève familiale est majoritairement causé par un manque de considération des aspects familiaux.

Pour soutenir ces entreprises, l’aspect familial doit s’inscrire dans l’offre d’accompagnement et de formation en repreneuriat, mais cet accompagnement doit impérativement être chapeauté par des professionnels. Accompagner des familles en affaires, ça ne s’improvise pas.

Les familles en affaires, pilier essentiel de notre société

Selon le Conference Board of Canada, près de deux tiers des entreprises privées canadiennes sont familiales et emploient près de la moitié de la main-d’œuvre du secteur privé.

Les familles en affaires sont aussi de véritables pépinières d’entrepreneurs. Une enquête sur les entreprises familiales québécoises réalisée par Familles en affaires – HEC Montréal l’a démontré : 38 % des familles sondées ont plus d’une entreprise. Elles participent donc au renouveau de notre tissu économique et deviennent des modèles entrepreneuriaux qui en inspirent d’autres.

Un autre avantage vient du fait que les entreprises familiales mesurent leurs succès en génération. Cette vision de pérennité les a conduites à avoir, historiquement, de meilleurs taux de survie lors des grands changements et des crises économiques.

Enfin, elles ont un ancrage local fort. Une étude de l’Observatoire national de l’entrepreneuriat familial⁠1 a démontré que l’attachement des dirigeants à leur région teinte leurs décisions d’affaires. En plus de leurs implications sociales et philanthropiques, elles tissent des écosystèmes d’affaires régionaux forts avec des partenaires locaux et ont moins tendance à se délocaliser. Ainsi, quand nous parlons de dynamisme régional, les familles en affaires en sont pour beaucoup.

Nos familles en affaires ont des qualités qui font d’elles des acteurs clés pour le Québec. Travaillons ensemble pour soutenir le repreneuriat familial et considérons ces entreprises familiales à leur juste valeur : des choix de première ronde.

1. Ancrage territorial des entreprises familiales : impact, enjeux et perspectives, Observatoire national de l’entrepreneuriat familial (2023)

Consultez la page de la Semaine nationale du repreneuriat Consultez la page Mouvement Repreneuriat Consultez la page La tournée nationale sur le repreneuriat Qu’en pensez-vous ? Participez au dialogue