C’est une histoire de trésor que l’auteur de L’île au trésor, Robert Louis Stevenson, n’aurait pas dédaignée.

Daniel* a commencé à nous la narrer par courriel au début de l’année.

« Voici l’histoire entièrement vraie : ma femme vient de perdre son père de 76 ans, a-t-il écrit. De son vivant, le monsieur affirmait se méfier des institutions financières. Si bien qu’il n’a pratiquement jamais eu recours au crédit : maison cash, voitures cash, etc. À sa mort, d’importantes sommes d’argent cash ont été retrouvées dans ses “cachettes”. »

La cagnotte totalise près 200 000 $.

« Cette somme provient de ses nombreux emplois payés sous la table et d’une vie passée à épargner », a ajouté Daniel.

« La question est maintenant de savoir comment gérer cette somme. Pour l’instant, le trésor dort dans un coffre caché en attendant de savoir comment aider sa veuve à en faire une utilisation judicieuse. »

Faire des cachettes

« Il est mort de façon très rapide », a relaté Daniel, dans une conversation téléphonique subséquente. « Toute sa vie, il a accumulé de l’argent et très peu dépensé. »

Après sa mort, sa veuve, Thérèse*, et ses enfants ont trouvé des billets qu’il avait cachés « et aussi de l’argent qu’il avait sorti de ses cachettes et qu’il voulait que [la famille] trouve ».

En effet, son mari lui avait fait des cachettes : « Ma belle-mère n’avait aucune idée de l’existence de tout cet argent. »

Peu de temps avant sa mort, il avait placé près de 40 000 $ en liquide dans la sécheuse.

« Il est allé cacher une liasse de 1000 $ dans son camion pour que sa femme le trouve », narre son gendre. « C’est comme dans les films, mais c’est arrivé pour vrai ! »

Le défunt n’avait jamais contracté d’emprunt et n’avait aucun dossier de crédit.

« Il aimait collectionner l’argent. Il avait des billets de 1000 $ qui ne sont plus en circulation, de très vieux billets de 100 $ qui datent des années 1940, et qui valent chacun peut-être 200 $ ou 300 $ », poursuit Daniel.

« On ne connaît même pas aujourd’hui la valeur de tout ça. Ce qu’on sait, c’est que si on prend l’argent comme tel, c’est autour de 200 000 $ cash. »

Un lourd trésor

Que faire avec tous ces billets ?

« Pour l’instant, ce qui a été décidé, c’est de mettre tout cet argent dans un coffret de sécurité et de réfléchir », indique Daniel.

Un coffret non bancaire, précisons-le, ce qui ajoute à l’aura d’un trésor.

Un trésor encombrant.

« Qu’est-ce qu’on fait avec ça ? Est-ce que c’est de l’argent qui peut être déposé dans un compte en banque ? Est-ce que ma belle-mère va se faire manger par l’impôt ? »

La famille a élaboré différents scénarios. L’un de ceux-là voulait que chaque année, une somme de 10 000 $ soit discrètement donnée à chacun des trois enfants, jusqu’au transfert total des 200 000 $.

« Ce sont des enfants qui s’occupent très bien de leur mère, et personne ne se trouve dans une situation financière difficile », précise Daniel.

Âgée de 76 ans, Thérèse détient de son côté 30 000 $ en compte d’épargne libre d’impôt (CELI) et environ 100 000 $ en épargnes non enregistrées. La maison familiale, payée 25 000 $ comptant il y a 40 ans, vaut maintenant près de 300 000 $.

« Sa conseillère à la banque lui a conseillé de payer cash tout ce qu’elle pouvait, informe son gendre. Est-ce que c’est un bon conseil ? »

Elle a aussi recommandé que la veuve dépose une partie de la somme dans son CELI.

« Comment faire pour gérer cet argent-là le mieux possible ? Pour l’instant, personne n’en a vraiment besoin, ni les enfants ni ma belle-mère », explique Daniel.

« C’est surtout la partie cash qui nous préoccupe. Comment faire pour rapidement s’enlever ça de la face ? Avoir un gros montant en billets de 1000 $, nous, on n’aime pas ça. »

* Bien que le cas mis en lumière dans cette rubrique soit réel, les prénoms utilisés sont fictifs.