Pourquoi tant de bruit autour d’une poignée de cas de rougeole au Québec ? La réponse se trouve dans le graphique ci-contre : parce que le virus est le roi de la contagion.

Imaginez : en moyenne, une personne infectée par la rougeole peut en contaminer 15 autres (c’est ce qu’on appelle le R0, ou taux de reproduction du virus). Ces 15 malades en infecteront à leur tour 15 autres, et ainsi de suite. C’est la définition d’une courbe exponentielle. Mathieu Maheu-Giroux, un épidémiologiste de l’Université McGill qui m’a (grandement !) aidé à tracer les courbes, précise que ce scénario théorique se produit dans une population où personne n’est vacciné, ce qui n’est évidemment pas le cas au Québec.

Le graphique montre toutefois à quel ennemi on a affaire. Le virus est d’autant plus redoutable qu’il peut provoquer des complications graves et que, contrairement à la COVID-19, il touche particulièrement les bébés. « Pour la rougeole, ce qui contribue habituellement à la rapidité de propagation est non seulement le R0, mais aussi le fait que les enfants sont à l’école avec de très nombreux contacts », précise Benoît Mâsse, professeur à l’École de santé publique de l’Université de Montréal. Heureusement, si la rougeole est un virus particulièrement dangereux, nous avons un bouclier presque infaillible contre lui. Le vaccin est beaucoup plus efficace que tous ceux contre la COVID-19, procurant une protection de 95 %, à vie, à raison de deux doses. Il ne reste qu’à le prendre !

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