L’auteure s’adresse au maire de l’arrondissement d’Anjou, Luis Miranda

Monsieur Miranda, je ne vous connais qu’à titre de maire de l’arrondissement d’Anjou. Comme tous les maires, les fonctionnaires, les ouvriers, les professionnels de la santé, etc., vous êtes avant tout un homme qui a des liens familiaux, des liens d’amitié et, possiblement, des enfants dans son entourage. C’est à cet homme que, au nom des Mères au front de Montréal, je m’adresse.

Comme nous, vous avez entendu parler des incendies au Québec, au Canada, en Grèce, au Portugal, en Algérie, etc., qui détruisent des forêts, des maisons, des gagne-pains et des lieux aimés. Ces incendies de forêt ont tué au moins deux pompiers au Canada, d’autres en Grèce et sûrement ailleurs. Ils ont fait des réfugiés climatiques partout, et même au Québec.

Comme nous, vous vous êtes peut-être demandé si vous pouviez reprendre la route pour retourner à la maison avec la menace de tornade. Vos citoyens, peut-être certains de vos proches, se sont possiblement demandé si le système d’égouts allait tenir et s’ils allaient être inondés.

Vous avez entendu parler des enfants morts noyés en tentant de fuir les inondations en Nouvelle-Écosse ?

À l’heure du réchauffement climatique, vous n’êtes pas sans savoir l’importance de la préservation des espaces verts et des arbres pour limiter l’impact du réchauffement du climat sur vos proches, les enfants qui vous entourent, vos concitoyens et vous. N’a-t-on pas planté 900 arbres dans votre arrondissement, dont 700 dans des lieux particulièrement minéralisés ?

Probablement soucieux de développement économique, vous privilégiez un développement industriel très minéralisé.

Que vaut le développement économique pour des citoyens accablés par la chaleur et les intempéries ? Savez-vous que les canicules tuent ? Savez-vous que les inondations et autres évènements météorologiques coûtent cher à la société en dommages et en pertes ? Elles ont causé 60 000 morts en Europe l’an dernier et plusieurs dizaines, voire centaines, de milliards d’euros.

Ici aussi la canicule tue. La mauvaise qualité de l’air aussi…

Vous savez certainement qu’elle est particulièrement mauvaise dans l’est de Montréal, dont Anjou, en raison de la circulation automobile, du manque de verdure et de la vocation industrielle donnée à ce coin de Montréal. En plus du réchauffement climatique, c’est l’effondrement de la biodiversité dont il faut se soucier. Abandonner le golf d’Anjou au béton isolerait le Parc-nature du Bois d’Anjou et rendrait impossible la création du corridor vert entre le parc-nature du Ruisseau-De Montigny, tout au nord de l’île, et le parc de la Promenade-Bellerive. Ce projet de corridor vert est crucial pour le maintien de la biodiversité puisqu’il permet la circulation des espèces végétales et animales, ce qui est essentiel à leur survie.

M. Miranda, pour la santé de vos citoyens, de vos proches, pour l’avenir de nos enfants, vous devez avoir le courage de changer d’avis et d’appuyer le projet de parc sur le site du golf d’Anjou.

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