L’auteure s’adresse au ministre de la Santé, Christian Dubé

Monsieur Dubé, je suis sans médecin de famille depuis bientôt trois ans. Comme toutes les autres orphelines de médecin, je me suis inscrite vers la fin de 2020 sur le fameux Guichet d’accès à un médecin de famille. À l’époque, un courriel de confirmation estimait à 747 jours, donc environ deux ans, l’attente avant qu’un médecin me soit attribué. Je suis toujours en attente et j’ai hâte de voir ce jour arriver !

Depuis, j’ai reçu l’an dernier un numéro à usage personnel dont l’objectif était de « me faciliter l’accès aux services de santé, via le Guichet d’accès à la première ligne (GAP) ». Je me suis sentie privilégiée à la réception de ce courriel, car on y précisait que moi seule pouvait utiliser ledit numéro.

Étant donné que depuis environ trois à quatre ans je n’ai pas eu de bilan de santé ni de test PAP, j’ai décidé finalement de recourir au numéro qui m’était donné... pour apprendre qu’il fallait que j’attende encore.

Car, surprise, il y a des listes d’attente ! Une pour le test PAP, une pour la mammographie. Le délai minimal est estimé à environ trois à quatre mois, sinon plus.

On ne fait évidemment pas de demande pour voir un médecin si on n’a pas de symptôme ou de douleur, car le GAP ne permet pas, par exemple, de faire un bilan de santé ou de prise de sang. Devant mon découragement, la dame au bout du fil me dit : « Madame, c’est rendu ça. »

Suivant les conseils précieux de mon entourage, j’ai contacté le CLSC de ma région en espérant que je puisse y avoir un rendez-vous un peu plus rapidement. À ma grande surprise, j’ai appris que les CLSC n’offrent plus le test PAP. Il faut donc se tourner vers des cliniques médicales, ou carrément, vers le privé ! N’est-ce pas d’ailleurs ce que vous souhaitez : une plus grande place du privé en santé ?

M. Dubé, depuis le dépôt du projet de loi 15, vous ne cessez de répéter que votre objectif est de rendre le système efficace. Je me demande de quelle manière cela va devenir efficace s’il y a des listes d’attente partout, pour tout, et que celles-ci s’allongent d’une année à l’autre ? Même si, par chance, j’arrive à avoir le test PAP dans trois mois, il est certain qu’il faudra en attendre autant, sinon plus, pour avoir les résultats !

Par ailleurs, sur toutes les tribunes, on ne cesse de dire que la prévention en santé est primordiale. En ce sens, vous aviez fait l’annonce l’an dernier de l’implantation des tests VPH, offerts par autoprélèvement, comme test de dépistage primaire du cancer du col de l’utérus. Un an plus tard, où en est-on avec celle-ci ? Combien de temps va-t-il falloir attendre encore pour y avoir accès ?

Une citoyenne qui exige des réponses !

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