En réponse à l’enquête de Jean-Thomas Léveillé au Chili, « Le côté sombre du saumon d’élevage⁠1 », publiée le 9 octobre.

En septembre, nous avons été contactés par des journalistes de La Presse, qui étaient en train d’écrire un article sur l’industrie du saumon au Chili. Nous avons immédiatement coordonné une entrevue, conformément à la politique de transparence qui caractérise notre association depuis sa création.

Le Conseil du saumon du Chili est une association qui regroupe cinq sociétés productrices — qui ont une vaste expérience dans le secteur de la salmoniculture et représentent plus de 50 % de la production de saumon au Chili —, et dont l’objectif est de développer une industrie concurrentielle, responsable et durable.

Par la suite, une enquête a été publiée à propos de l’industrie du saumon au Chili, avec un ton négatif et une information incomplète, insinuant par exemple une utilisation irresponsable des antimicrobiens ou un dommage environnemental, mais omettant par ailleurs d’inclure de plus larges perspectives. Nous pensons que cet article ne reflète pas la réalité actuelle de l’industrie du saumon au Chili, car il se base sur des opinions provenant de sources reconnues comme étant de fervents opposants à l’industrie du saumon.

Au Chili, l’industrie du saumon est une des plus avancées au monde, avec des technologies et une innovation permettant d’obtenir une amélioration constante et de garantir des pratiques responsables, qui se traduisent par l’attribution de certifications internationales en matière de processus de production durables, telles que BAP et ASC. Cette industrie a vu le jour il y a 40 ans, dans les années 1980, et a évolué depuis en fonction de l’augmentation des réglementations et supervisions.

Aujourd’hui, les entreprises sont contrôlées et fortement réglementées par le gouvernement chilien à travers SernaPesca (Service national de la pêche du Chili) — de la même manière qu’au Canada et en Norvège.

Un exemple d’information incomplète que nous avons observé dans cet article se reflète dans les informations concernant l’utilisation d’antimicrobiens dans l’industrie du saumon au Chili. Au Chili, il est uniquement permis d’administrer des antimicrobiens aux saumons avec une recette établie par un vétérinaire, après avoir diagnostiqué une pathologie bactérienne. Le traitement se réalise seulement à des fins thérapeutiques et ne peut pas être utilisé à des fins prophylactiques ou pour favoriser la croissance. SernaPesca décèle toute utilisation d’antimicrobiens et interdit l’administration non thérapeutique d’antimicrobiens dans l’élevage de saumon.

La plupart des thérapies antimicrobiennes sont appliquées lors de la phase marine de l’aquaculture pour traiter les poissons atteints de piscirickettsiose, une maladie provoquée par la bactérie Piscirickettsia salmonis, une bactérie omniprésente, d’origine naturelle et qui se trouve à des niveaux beaucoup plus élevés au Chili que dans d’autres pays comme le Canada et la Norvège. C’est donc la haute concentration de cette bactérie d’origine naturelle qui provoque une plus forte utilisation d’antimicrobiens au Chili, en comparaison avec d’autres pays — une cause de stress dans toute l’industrie du saumon.

Le fait est que l’industrie du saumon souhaiterait éliminer complètement l’utilisation d’antimicrobiens, pour protéger l’environnement et la santé animale, et pour des raisons financières. Cette industrie a travaillé ferme pour trouver une solution à ce problème bactérien, en développant entre autres de nouveaux vaccins, mais le défi est extrêmement complexe. Bien que des progrès aient été réalisés, le contrôle non thérapeutique de la piscirickettsiose reste un défi. En particulier, la nature intracellulaire du pathogène et le manque d’efficacité des vaccins développés continuent de poser des problèmes qui restent à résoudre.

Santé animale

Par ailleurs, nous ne pouvons pas ignorer que préserver la santé animale joue un rôle important dans le processus de production des protéines d’origine animale, ce qui est le cas du saumon d’élevage. Et les plaintes signalant qu’il s’agit d’une industrie qui détruit l’écosystème marin ne sont pas fondées, car les sociétés de salmoniculture sont les premières intéressées à créer un environnement propre et sain pour l’élevage de saumon.

Au Chili, l’élevage de saumon a contribué au développement économique et social de nombreuses communautés dans les régions du Sud, non seulement en créant des emplois pour la population locale, où le PIB par habitant est souvent inférieur à 9000 $ US, mais également en améliorant la qualité de vie de localités qui sont souvent éloignées et peu développées.

Cette industrie offre une protéine nutritive sur le marché mondial, fournissant une protéine saine à des millions de personnes dans le monde.

Le Chili est fier de produire une protéine de haute qualité, très nutritive et durable, le saumon, et cette industrie se développe selon une réglementation étendue, avec des entreprises professionnelles, et elle est reconnue par des marchés tels que les États-Unis, le Japon, le Brésil et la Chine, entre autres. Aujourd’hui, le Chili est le deuxième producteur mondial de saumon.

1. Lisez l’enquête de Jean-Thomas Léveillé Qu'en pensez-vous? Exprimez votre opinion