Le renforcement de la chaîne d’approvisionnement du Canada exige un partenariat solide avec le secteur privé.

Du déchargement ou du chargement des marchandises dans les ports canadiens jusqu’au moment où elles arrivent chez vous ou chez vos clients internationaux, d’innombrables hommes et femmes travaillent chaque jour pour relever les mille et un défis pour y arriver. Récemment, nous avons tous réalisé à quel point notre chaîne d’approvisionnement est interconnectée et fragile ; elle est à un point de rupture.

Telles sont les observations du rapport final du Groupe de travail national sur la chaîne d’approvisionnement.

Barricades ferroviaires prolongées, interruptions de travail, phénomènes météorologiques extrêmes et une incertitude géopolitique accrue s’ajoutent aux défis déjà nombreux. La remise en état de notre chaîne d’approvisionnement requiert une approche plus rationnelle, plus efficace et plus favorable à la croissance.

À la veille de modifications à la gouvernance et à la réglementation des ports canadiens, la présence du secteur privé de l’industrie maritime à la table des négociations est essentielle.

La Coalition maritime canadienne représente une centaine d’entreprises dans 14 ports et 5 provinces.

Chaque jour de l’année, 24 heures sur 24, nos membres assurent la liaison entre le Canada et le reste du monde. Quotidiennement, c’est plus de 790 millions de marchandises qui transigent d’un océan à l’autre et à travers le Saint-Laurent via nos membres.

Des solutions facilement applicables

Le gouvernement fédéral doit en premier lieu remanier le système actuel de gestion et de surveillance.

Actuellement, au moins 23 organisations publiques et ministères ont un pouvoir décisionnel. Cette approche cloisonnée ne permet pas l’agilité nécessaire pour gérer le risque de conséquences imprévues des interventions gouvernementales et augmente les coûts.

Nous avons besoin de règlements moins nombreux et plus judicieux pour soutenir les opérateurs canadiens.

Pour assurer la résilience de nos ports, certaines politiques entravant le commerce doivent être éliminées et la gouvernance doit être modernisée.

Le secteur privé de l’industrie maritime fait partie de la solution et nous souhaitons y travailler en partenariat avec le gouvernement

Une récente Étude sur les retombées économiques d’InterVISTAS confirmait que le secteur privé de l’industrie maritime du Canada joue un rôle crucial dans l’économie canadienne. La contribution de nos membres au PIB national s’élève à 4,3 milliards par an, la production économique à plus de 8,5 milliards et plus de 213 000 emplois dans les ports du Canada dépendent directement des activités des membres de la Coalition. Nous jouons un rôle clé en veillant à ce que les produits importés essentiels parviennent aux Canadiens et à ce que les exportations canadiennes soient acheminées dans le monde entier.

Le groupe de travail a recommandé la création d’un Bureau de la chaîne d’approvisionnement (BCA) pour la gestion de celle-ci. Cela constituerait un pas important dans la bonne direction, à condition que le BCA ne devienne pas simplement un palier de bureaucratie ou de contrôle additionnel. Il doit disposer d’un pouvoir décisionnel clair dans les divers ministères, être en mesure de résoudre les problèmes en temps réel et s’assurer de la participation du secteur privé dès le début. Il doit inévitablement comprendre un bureau consacré au secteur maritime.

Goulots d’étranglement

En deuxième lieu, le gouvernement fédéral doit augmenter les investissements dans les infrastructures dans les ports, les terminaux maritimes, les terminaux intérieurs et les chemins de fer, en accordant priorité aux projets qui traitent les goulots d’étranglement et renforcent la capacité en période de pointe. En accélérant ces partenariats avec le secteur privé, Ottawa peut tirer parti des investissements importants que les contribuables canadiens ont faits dans leur réseau de transport national.

Troisièmement, nous devons collectivement remédier aux pénuries de main-d’œuvre dans les métiers spécialisés par la mise sur pied de programmes de formation et de perfectionnement. En établissant des partenariats avec le secteur privé, les syndicats, les provinces et les écoles de métiers, nous pouvons collectivement améliorer les compétences et le perfectionnement, ainsi que former la prochaine génération de leaders de l’industrie maritime. En 2022, les membres de la Coalition ont investi plus de 48 millions dans la formation et le perfectionnement professionnel et ont recruté plus de 800 débardeurs pour répondre aux besoins actuels et prévus des ports canadiens.

À l’heure où le gouvernement cherche à optimiser et à maximiser l’efficacité et la fiabilité de la chaîne d’approvisionnement, il est crucial non seulement d’écouter notre voix, mais aussi de tirer parti de notre expérience, de notre expertise et de notre perspective du monde réel. C’est la seule façon de s’assurer que nous demeurons concurrentiels à l’échelle mondiale. D’un océan à l’autre, nous livrons la marchandise aux Canadiens. Jour après jour.

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