Jamais nous n’avons été autant sensibilisés au dépistage du cancer du sein. Malheureusement, sous les effets de la pandémie de COVID-19, les dernières données démontrent que le taux de participation au Programme québécois de dépistage du cancer du sein a diminué de 29 % en 2020 par rapport à l’année précédente.

Il est important de rappeler que cette situation peut être lourde de conséquences alors que la mammographie est toujours le seul examen de dépistage qui permet de réduire le nombre de décès attribuables au cancer du sein. C’est pourquoi, avec la reprise des activités de dépistage, des efforts de rattrapage sont effectués à tous les niveaux afin d’encourager les femmes âgées entre 50 et 70 ans à reprendre l’habitude d’un rendez-vous de dépistage annuel. Mais comment pouvons-nous en faire davantage ?

La crise sanitaire n’est pas l’unique obstacle qui entrave le dépistage. En effet, après plus de 25 ans d’expérience comme radiologiste, j’ai entendu une multitude de peurs ou de fausses croyances qui persistent encore aujourd’hui et qui menacent la santé de nombreuses femmes. « C’est ultra douloureux ; à mon âge, plus nécessaire de faire une mammographie ; personne dans ma famille n’a eu de cancer du sein, je n’en ai donc pas besoin ; mes seins sont petits, si j’avais une masse je la sentirais ».

Ayant moi-même survécu au cancer du sein et ayant accompagné mon père à travers cette même maladie alors que moins de 1 % de tous ces cancers affectent les hommes du pays, je sais trop bien qu’il ne faut pas tenir pour acquis les efforts de prévention qui ont été déployés jusqu’à maintenant, aussi impressionnants soient-ils.

Bien sûr, la mammographie présente ses limites, mais somme toute, elle permet de réduire le nombre de décès et, souvent, de déceler rapidement la maladie afin d’éviter un traitement par chimiothérapie.

Les craintes des femmes sont légitimes et doivent pouvoir être abordées. C’est d’ailleurs pourquoi l’Association des radiologistes du Québec a mis sur pied le site web Mammo.ca, qui leur permet d’obtenir l’heure juste sur les mythes et réalités entourant cet examen.

Qui plus est, de nouvelles avancées dans la trajectoire de dépistage permettent désormais de réduire l’attente entre l’examen initial et celui de suivi en cas de détection d’une anomalie, ce qui contribue grandement à diminuer l’anxiété que peuvent vivre les femmes dans ce type de situation.

C’est pour ces raisons que, alors que se termine le Mois de sensibilisation au cancer du sein, nous tenons à encourager la poursuite du dialogue entourant cette maladie, les options possibles pour la prévenir et ce qui préoccupe les femmes dans cette importante étape de leur vie.

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