Toujours passionnée de l’enseignement après 29 ans, je suis triste de constater combien nos élèves souffrent et sont de moins en moins outillés pour faire face à un monstre que nous combattons depuis des milliers d’années : le stress. Et si la réponse passait par un cours innovateur qui mettrait de la lumière sur ce monstre qui fait de plus en plus partie de nos vies.

Est-ce que les jeunes d’aujourd’hui sont plus sensibles au stress qu’il y a de cela 30 ans ? Je le constate chaque jour et les études pullulent de partout : on ne cesse de crier haut et fort combien nos jeunes vivent de l’anxiété. C’est bien d’en parler, de décrire combien notre société est exigeante et met la performance au premier rang de ses valeurs. Mais parle-t-on des solutions ? Parle-t-on des outils de base à offrir à nos générations futures ? Qu’offre-t-on de concret à notre relève ?

Œuvrant dans un milieu où les initiatives sont encouragées, j’ai proposé à ma direction d’école un cours optionnel en troisième secondaire, le cours Plan B gestion du stress, anxiété et angoisse.

La réponse fut rapide et positive. Mes formations personnelles et ma certification en pleine conscience m’ont motivée à créer ce cours sur mesure, répondant à une urgence !

Les jeunes aiment comprendre, aiment apprendre et quand ils sentent que ce qu’on leur propose peut les aider, l’attention est là, bien vivante et réelle. Ils écoutent avec avidité, les yeux tout grand ouverts, ils se sentent interpellés de tous bords, tous côtés.

Comprendre le stress

Apprendre combien le stress est un allié, de quoi il est formé pour chaque humain, à quel moment il devient notre ennemi et par-dessus tout, quelles sont les solutions pour le combattre ou le fuir. Les solutions sont si importantes et si oubliées. En plus de recevoir de la théorie, mes élèves mettent en pratique ces solutions, déterminent lesquelles leur conviennent le mieux. Nous abordons aussi les mythes du bonheur et lisons Le piège du bonheur du DRuss Harris, la version illustrée, parfaite pour le secondaire. Nous apprenons combien les émotions peuvent être régulées, combien les émotions peuvent être des bombes prêtes à éclater.

Le cours s’est amélioré au fil des années et après six ans, j’améliore encore le cours et son corpus. Rien n’égale la satisfaction que je lis dans les yeux de mes élèves. Nous voyons les principes de la confiance en soi et ses destructeurs ; la puissance de la respiration ; l’alimentation et le cerveau ; l’importance du sommeil et de l’activité physique et j’en passe.

Alors que les prescriptions d’antidépresseurs ne cessent d’augmenter, ne devrions-nous pas être proactifs et soutenir nos éducateurs et éducatrices spécialisés, nos travailleurs sociaux, nos professeurs à bout de souffle devant tant d’adolescents qui crient leur souffrance et leur difficulté à s’adapter ?

Notre école a poursuivi son élan et maintenant nous offrons la formation Dé-stresse et progresse créée par Sonia Lupien (une sommité dans la recherche sur le stress humain), à tous les élèves de la première secondaire, une petite formation de cinq heures que l’on peut donner à tous les élèves de nos écoles. À la suite de ce programme, les élèves approfondissent cette formation avec Plan B en troisième secondaire.

J’aime profondément les jeunes, comme tous les enseignants québécois. Alors que notre premier ministre nous a informés que la priorité des priorités est l’éducation, j’ajouterais ceci : « Pourquoi pas le cours Plan B comme priorité ! »

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