Le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC) tient présentement une consultation publique afin de décider si des normes sur la qualité de l’air seront appliquées ou non. Pourquoi tenir une consultation publique sur l’application de normes établies par des experts ?

Est-ce que notre gouvernement tiendra des consultations publiques sur d’autres risques pour la santé déjà documentés par des experts ? Demandera-t-il l’opinion de la population sur l’application de normes sur la salubrité des aliments ? Sur la qualité de l’eau potable ?

De partout au Québec, nous sommes inquiets et perdons confiance en la capacité de notre gouvernement à nous protéger. C’est pourquoi nous croyons que cette consultation publique ne doit pas se limiter à la population de Rouyn-Noranda, elle nous concerne tous et toutes.

Ça se passe ici au Québec, en 2022. Notre gouvernement affirme publiquement qu’il ne tiendra pas compte de l’avis des médecins pour prendre une décision qui concerne notre santé.

Plusieurs regroupements de médecins se sont prononcés contre le projet de renouvellement du passe-droit qui permet à Glencore de polluer bien au-delà des normes pour encore plusieurs années. Pour faire réparer nos voitures, on fait confiance aux mécaniciens, pour se faire conseiller en droit, on suit l’avis des avocats, l’ingénierie aux ingénieurs, etc. Pourquoi est-ce que l’avis du ministre de l’Économie prime sur celui des médecins lorsqu’il est question de cancers et de bébés de petits poids ?

Ça se passe ici au Québec, en 2022. Notre gouvernement cache pendant des années de l’information importante concernant la santé d’une population, information qui aurait permis à des familles de faire des choix différents. Dans nos villes et nos villages, il y a, comme à Rouyn-Noranda, des usines, des aéroports, des industries de toutes sortes, dont nous ignorons souvent la teneur des activités et des rejets, ainsi que les impacts sur notre santé.

Qu’est-ce que le gouvernement sait et qu’il nous cache, à propos de l’air que nous respirons aux quatre coins du Québec ?

Ça se passe ici au Québec, en 2022. Notre gouvernement permet à des entreprises ultrariches de nous empoisonner au quotidien, sous prétexte qu’on ne doit pas perdre des emplois payants, et utilise cet argument pour faire peur à la population. Comme s’il n’y avait pas une troisième option entre l’empoisonnement à petit feu et la fermeture de l’usine. Comme si on n’osait pas demander à cette entreprise ultrariche de se conformer aux normes, qui ne sont pas nouvelles. Glencore les connaît depuis au moins 2004, elle ne peut pas clamer que le délai pour se conformer est trop court.

Avant le scandale de Glencore, nous nous croyions en sécurité au Québec. Nous croyions que peu importe les intérêts pécuniers des industries, dans une province comme la nôtre, en 2022, des normes étaient établies par des experts et notre gouvernement était là pour les faire respecter et nous protéger.

Nous nous croyions protégés parce que nous nous disions que nous ne sommes plus à une époque où les connaissances et le principe de précaution n’étaient pas mis de l’avant et où la population était tenue dans l’ignorance, pensons au cas de l’amiante dans les années 1970.

Nous nous croyions protégés parce que c’est bien là le rôle d’un gouvernement dans un pays développé et démocratique comme le nôtre.

Puisque c’est de la santé de toute la population du Québec qu’il est question, de partout au Québec exprimons notre désaccord avec le projet de renouvellement de l’autorisation ministérielle de Glencore.

En solidarité avec nos amis et membres de nos familles de Rouyn-Noranda, participons à la consultation publique, en participant au Mémoirothon. Toute personne ou tout organisme peut rédiger un mémoire, à partir d’un modèle facile à adapter ici⁠1. Mères au front déposera son mémoire.

1. Consultez le modèle de mémoire Qu'en pensez-vous? Exprimez votre opinion