Les Canadiens dépensent plus de 2 milliards de dollars par année pour se procurer de l’alcool. De plus, selon l’Enquête canadienne sur le tabac, l’alcool et les drogues de 2019, les trois quarts des Canadiens âgés de 15 ans et plus ont consommé de l’alcool au cours de la dernière année.

Bien que la consommation d’alcool soit banalisée dans notre culture et nos collectivités, la troublante réalité est que l’alcool contribue fortement aux décès et à l’invalidité à l’échelle nationale.

Concentrons-nous d’abord sur le cancer. Depuis plus de 30 ans, l’alcool est classé comme un agent carcinogène de groupe 1 par le Centre international de recherche sur le cancer, ce qui le place au même niveau que les substances plus connues comme étant carcinogènes comme le tabac et l’amiante. Les données probantes montrent qu’une consommation régulière d’alcool au fil du temps, même en faible quantité, fait augmenter le risque de développer un cancer. On estime que la consommation d’alcool est l’une des trois principales causes de décès par le cancer à l’échelle mondiale et que la consommation de tout type d’alcool, que ce soit la bière, le vin ou les spiritueux, fait augmenter le risque de développer au moins sept différents types de cancer.

Les Canadiens sont peu nombreux à savoir qu’il y a un lien entre la consommation d’alcool et le risque accru de développer un cancer.

La plupart d’entre eux ne se rendent pas compte que leur consommation dépasse la limite sécuritaire, sous-estimant leur consommation d’un pourcentage pouvant atteindre 75 %.

Voilà pourquoi les directives de consommation d’alcool à faible risque du Canada sont si importantes. Pour être en mesure de prendre des décisions éclairées quant à la quantité d’alcool que nous devrions consommer ou non, nous devons connaître les derniers conseils fondés sur des données probantes en la matière et avoir accès à celles-ci.

Les dernières directives ont été publiées il y a plus de 10 ans et, depuis, les études globales sur les effets de la consommation d’alcool sur notre santé et notre bien-être se sont rapidement multipliées. Nous connaissons mieux l’incidence de l’alcool sur le cancer, mais aussi sur la santé cardiovasculaire, les maladies hépatiques, la santé mentale et les problèmes de santé chroniques. Nous comprenons mieux les dépendances, la stigmatisation de l’alcool, les problèmes liés à la consommation d’alcool et à la toxicomanie, ainsi que l’incidence de l’alcool sur les populations distinctes. Les directives de santé doivent évoluer au même rythme que nos apprentissages.

Des directives accessibles

Fort de ces nouvelles connaissances, le Centre canadien sur les dépendances et l’usage de substances (CCDUS) a élaboré des directives accessibles et fondées sur des données probantes visant à répondre aux besoins diversifiés du Canada. En plus de procéder à l’examen complet des données probantes tirées de plus de 5000 études, l’équipe d’experts a dirigé une consultation publique d’un mois afin de mieux comprendre les expériences des Canadiens avec l’alcool et d’établir nos attentes par rapport aux directives. L’équipe a rencontré des organisations axées notamment sur la santé publique, les maladies mentales, les dépendances et les maladies chroniques.

À présent, le CCDUS propose un ensemble de directives modernes qui tiennent compte des meilleures données probantes actuellement disponibles et du point de vue propre aux Canadiens. Adoptant une approche qui prône l’adage « moins, c’est mieux », les directives cherchent à encourager les gens à repenser leur façon de consommer de l’alcool.

Plutôt que de préciser la quantité limite qu’il est sécuritaire ou non de consommer, les directives proposées établissent un continuum de risque.

Elles ont pour but d’éliminer la honte et la stigmatisation du discours au sujet de l’alcool en informant les gens que plus leur consommation est élevée, plus les risques pour la santé augmentent.

Tous les Canadiens sont invités à fournir des commentaires sur les directives proposées. On les encourage à lire un résumé d’une page des directives, puis à répondre à un sondage simple pour faire part de leur opinion. Cette consultation publique est essentielle pour s’assurer qu’une fois qu’elles auront été terminées, les nouvelles directives serviront d’outil pour aider les Canadiens à revoir leur façon de consommer de l’alcool.

Prenons le temps d’émettre nos commentaires sur les directives et profitons de ce moment propice pour nous arrêter et réfléchir à notre rapport à l’alcool sur le plan individuel et collectif. En comprenant mieux les risques pour la santé que présente l’alcool, nous devenons aptes à apporter les changements qui nous permettront de vivre plus longtemps et en meilleure santé.

1. Consultez le site du Centre canadien sur les dépendances et l’usage de substances et répondez au sondage Qu'en pensez-vous? Exprimez votre opinion