Dès le début de la campagne électorale, les principaux partis ont présenté leurs propositions pour aider les Québécoises et les Québécois à faire face à la hausse du coût de la vie. Baisses d’impôt générales ou ciblées, détaxation de produits essentiels, aide directe à des segments de la population — les formules varient. Les partis politiques ont pu rivaliser de la sorte parce que l’État québécois encaisse des revenus supplémentaires.

Le ministère des Finances, qui avait prévu que l’année se terminerait avec un déficit de 6,5 milliards de dollars, estime maintenant que l’exercice se soldera par un surplus de 1,5 milliard. Ce retournement de situation s’explique par la hausse des prix à la consommation, qui augmente le montant perçu en taxe de vente (TVQ), et par la hausse des salaires de nombreux travailleurs, qui augmente les recettes de l’impôt sur le revenu.

Des dépenses accrues pour les municipalités

Les municipalités sont dans une situation inverse : l’inflation a entraîné des dépenses supplémentaires de 1 milliard de dollars pour l’année 2022. Ce contraste s’explique par le fait que les municipalités n’ont qu’une très mince part des retombées fiscales des activités qui se déroulent sur leur territoire. L’essentiel des taxes et impôts est versé à Québec et Ottawa.

Depuis deux ans, un certain progrès a été fait ; les municipalités reçoivent un point de la croissance de la TVQ. C’est toutefois insuffisant pour compenser la flambée des coûts, surtout dans un contexte où les responsabilités confiées aux municipalités augmentent.

La hausse des coûts du carburant, de l’asphalte, du béton, des services professionnels et autres dépenses pèse lourd sur les municipalités qui n’ont que peu de marge de manœuvre. Et cela, en plus des coûts qu’elles devront assumer pour faire la lutte aux changements climatiques. Il faut le rappeler, les municipalités sont dépendantes de l’impôt foncier qui représente 55 % à 70 % de leur budget. Or, majorer l’impôt foncier reviendrait à ajouter au fardeau à des citoyens déjà frappés par l’inflation.

Le prochain gouvernement devra être à l’écoute des besoins des municipalités parce que cette situation préoccupante vient notamment contrecarrer les plans de développement de logement social et abordable, qui est une priorité.

Les chefs de parti invités à proposer leurs solutions

Nous aurons l’occasion d’entendre ce que les chefs de parti ont à dire quant à ces enjeux et plusieurs autres le 16 septembre prochain, alors que se tiendra le Sommet électoral de l’Union des municipalités du Québec.

Le milieu municipal soumettra alors une vingtaine de recommandations touchant les finances et la fiscalité, le développement régional, la régionalisation de l’immigration, l’aménagement du territoire et les infrastructures. Ces discussions seront de grande importance puisqu’elles lanceront le processus de négociation du prochain partenariat fiscal et financier entre le gouvernement et les municipalités.

Réalisons que si le gouvernement engrange des revenus supplémentaires pendant que la situation financière des municipalités se fragilise, il pourrait en résulter une impasse qui pénaliserait les citoyennes et citoyens.

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