À l’été 2020, en début de pandémie, ma vie a basculé. Abitibienne de 40 ans, habitant Val-d’Or, j’ai reçu un coup de massue : cancer colorectal, stade 4, métastatique aux poumons. Les mots d’ordre : VITE et URGENT ! Il fallait que ça roule pour me sauver. Le plan de match prévu et échelonné sur deux années : radiothérapie, chimiothérapie, opérations. J’ai donc retroussé mes manches, j’ai avancé et j’ai affronté le plus gros défi de ma vie.

De bonnes nouvelles, de mauvaises nouvelles, de l’espoir, des inquiétudes, du découragement, de la volonté, des effets secondaires, des douleurs, des peurs… différentes étapes à suivre et plusieurs déplacements à Gatineau et à Montréal. À travers tous ces chamboulements, des gens d’exception. Des médecins prévenants et méticuleux, des infirmières professionnelles et à l’écoute, des techniciens rassurants et attentionnés, des pharmaciens compréhensifs et disponibles, des chirurgiens chevronnés et humains et des agentes de bureau empathiques et aidantes.

Un marathon qui m’amène à aujourd’hui : cinq traitements de radio, dix traitements de chimio et cinq opérations. Je suivais méticuleusement mon dossier, je posais beaucoup de questions et je respectais les recommandations de chaque spécialiste.

Et j’ai bravé le tout en pleine pandémie. J’ai eu la chance que certains n’ont pas eue. Alors, le mot est faible pour dire à quel point j’ai énormément d’empathie pour toutes les histoires tragiques que j’ai vu passer dans les différents médias en lien avec le délestage occasionné par la COVID-19.

Des gens malades qui ne pouvaient être soignés et qui devaient vivre dans la peur et l’angoisse. Opérations annulées, traitements retardés causant des décès qui auraient pu être évités. Un virus qui a mis en lumière les lacunes d’un système de santé qui n’allait pas si bien que ça, même avant son arrivée.

J’ose espérer que toutes ces situations auront suffisamment interpellé les instances gouvernementales pour qu’une révolution ait lieu. Que des changements et des améliorations rapides permettent d’ériger une solide base afin d’éviter qu’une prochaine situation (pandémie ou autre) ne remette en péril les soins offerts à la population. Mais aussi pour offrir un milieu de travail sain et sûr pour tous les employés œuvrant dans le milieu de la santé.

Je suis extrêmement reconnaissante et remplie de gratitude que mon histoire en soit une belle. En vous en racontant une parcelle, j’avais envie de vous donner de l’espoir. Mais je souhaite également susciter une réflexion positive face à ce système très complexe et très onéreux qui mérite assurément d’être amélioré, mais qui offre en temps normal une accessibilité pour des soins à toute notre population. Aux riches, aux pauvres, aux nouveaux arrivants, etc.

En tant que patients, nous sommes soignés à même l’argent de nos impôts et de différentes fondations, et ce, peu importe les coûts occasionnés pour une maladie (traitements, intervention, hospitalisation, etc.) ou une blessure (accidentelle, de travail, etc.). C’est un tracas de moins d’arriver à l’hôpital et d’être pris en charge sans avoir à réclamer à des assurances ou sans avoir à s’endetter.

Soyons reconnaissants d’avoir accès à ce système qui nous prend en charge, peu importe notre statut social. Valorisons tous les professionnels de la santé qui nous soignent et qui travaillent dans un contexte difficile.

Espérons que le gouvernement en place et les futurs protégeront et donneront de l’amour à ce système afin d’assurer des soins de qualité en tout temps, peu importe le contexte social que nous vivons. Souhaitons que de meilleures conditions de travail soient offertes et donnent le goût de rester dans le milieu à tous ses employés.

Depuis mars 2020, il n’y a pas que des tragédies dans le milieu de la santé, j’en suis la preuve. Je peux enfin dire que je suis en rémission ! Je vais avoir des suivis très serrés pour un certain temps, mais plus le temps passe sans réapparition, plus les chances sont bonnes d’aller vers une guérison complète.

Je remercie la vie, mon entourage, la science, les professionnels de la santé que j’ai et que je vais continuer à côtoyer : la Dre St-Amant, le DSéguin, le DTabchi, le DBossé, le DLiberman, le DChelfi, le DMcLaughlin, le DPelletier et toutes leurs équipes d’infirmières, de pharmaciens, de techniciens, d’anesthésistes, d’inhalothérapeutes. Tous les agents de bureau, les magasiniers, les employés en entretien ménager, les agents de sécurité et j’en passe. Toutes ces personnes permettent de faire fonctionner ce système qui réussit, chaque jour, à sauver des vies !

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