Périodiquement, la protection des lacs constitue un enjeu. L’été 2022 n’y a pas échappé, car l’eau n’est pas seulement une ressource importante, elle joue un rôle « vital ». À un point tel qu’à la veille de la campagne électorale, François Legault annonçait la création d’un « Fonds bleu » si la CAQ était reportée au pouvoir, pour financer des initiatives existantes comme nouvelles.

Toutefois, comme le ministre de l’Environnement Benoit Charette le signalait lors de cette annonce, « la protection de l’eau est une problématique complexe à laquelle il faut s’attaquer de nombreuses façons ». Elle est complexe à cause de la variété des intervenants publics et privés concernés et de la diversité des intérêts en cause.

Dans les faits, plusieurs plans d’eau au Québec devraient être protégés par des mesures réglementaires visant par exemple à limiter la vitesse des embarcations motorisées. Pourquoi ? Pour contrer ou ralentir l’érosion des berges, éviter le relargage des sédiments des eaux peu profondes, lutter contre les algues bleu-vert et améliorer la sécurité de tous les usagers des lacs.

Encadrer le problème de plus près

L’adoption de ces mesures n’est cependant possible sans la collaboration de la municipalité concernée et du ministère des Affaires municipales du Québec et, surtout, sans l’aval de Transports Canada dont dépend l’application de la Loi sur la marine marchande du Canada en vertu de laquelle de telles mesures peuvent être appliquées.

Cela montre à quel point le processus d’autorisation est complexe, puisque trois paliers d’approbation sont officiellement concernés, Transports Canada étant l’instance la plus distante et la plus éloignée des préoccupations citoyennes qui concernent les plans d’eau.

C’est bien pourquoi la façon « la plus efficace » de s’attaquer à la protection des lacs est d’obtenir un transfert de compétences d’Ottawa vers Québec relativement à la limitation de la vitesse des bateaux à moteur sur les lacs ou à l’interdiction pure et simple des embarcations motorisées sur les plus petits plans d’eau (moins d’un kilomètre carré de superficie, comme le recommandait un comité parlementaire de l’Assemblée nationale dans les années 1990).

À l’instar d’autres dossiers comme l’immigration, des ententes administratives Québec-Ottawa sont possibles afin de déléguer au Québec les pouvoirs d’encadrer la circulation des bateaux à moteur sur les plans d’eau de la province.

Il faut profiter de la campagne électorale 2022 pour que tous les partis politiques promettent d’interpeller le gouvernement fédéral afin que Québec puisse bénéficier d’un tel pouvoir, montrant ainsi jusqu’à quel point la protection des lacs est véritablement un enjeu « vital » pour tous.

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