Bien que le déclenchement officiel ne soit pas encore chose faite, on sent depuis quelques semaines que la fièvre électorale au Québec est déjà bien installée.

Une campagne est rarement un moment où triomphe la nuance, surtout quand il est question de sujets sensibles qui polarisent la population. Faisons tout de même le choix d’être optimiste et souhaitons-nous, pour la santé de notre démocratie, un échange constructif et surtout ambitieux sur nos enjeux et opportunités économiques et sociaux.

Pour les entrepreneurs, la campagne s’amorce dans un contexte paradoxal. D’un côté, la pandémie de COVID-19 a fait prendre conscience de l’importance de l’achat local et de se doter de chaînes d’approvisionnement résilientes. De l’autre, cette crise, combinée à la guerre en Ukraine, a justement mis à mal cet approvisionnement, fait grimper les prix et fragilisé des entreprises d’ici. Le devenir de nos entreprises est intrinsèquement lié au jeu politique, notre société est ainsi faite.

Recommandations

Les défis sont donc nombreux et les attentes élevées envers les candidats et candidates qui s’affronteront cet automne. La Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) et son réseau de chambres de commerce ont proposé 22 recommandations pour soutenir nos entrepreneurs et nous souhaitons qu’elles soient partie intégrante des plateformes électorales des différents partis. Elles sont le miroir diversifié de ce qui inquiète ou stimule la base d’affaires au Québec : pénurie de main-d’œuvre, transport, cybersécurité, transition verte, accès aux marchés publics, valorisation des données en santé et développement économique régional pour ne nommer que ceux-ci.

Il y a ce qu’on veut, mais aussi ce qu’on ne veut pas dans un prochain gouvernement. Cela signifie par exemple de ne pas se lancer dans une surenchère de nouvelles réglementations, alors que notre économie doit déjà composer avec des normes plus élevées que chez nos principaux partenaires économiques. En pleine période d’inflation, il serait mal avisé de vouloir alourdir encore plus le fardeau de nos entreprises, chaque restriction ayant nécessairement un coût.

Soyons portés par une saine obsession à vouloir faire du Québec une terre qui stimule et encourage nos entrepreneurs à réussir ici et ailleurs.

Les milieux économiques veulent que cette élection parle abondamment des questions sociales et communautaires tout autant que des enjeux économiques et financiers. Il y a tant à faire pour libérer tout notre potentiel économique en améliorant, entre autres, la qualité de vie globale des citoyens. Il est dans notre intérêt collectif de combler les besoins en logements locatifs, en services de garde éducatifs et en transport aérien régional. Nous devons créer des milieux de vie (dans nos grands centres comme en région) qui permettent aux gens de planifier et rêver leur avenir professionnel et personnel à long terme partout au Québec.

Le service public n’est pas le boulot le plus facile en ville, je salue le courage et la vision de tous ceux et celles qui choisissent cette route sinueuse. N’oublions pas qu’une campagne électorale est un moment privilégié que des centaines de millions de personnes aimeraient connaître une fois dans leur vie. Soyons fiers d’échanger nos idées dans les prochaines semaines et faisons-le avec respect, intelligence et audace !

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