En cette semaine de Fierté, je célèbre ma communauté et aimerais amorcer une réflexion sur la perception de la prophylaxie préexposition, aussi nommée la « PrEP ».

Si vous n’avez jamais entendu parler de cette médication dans vos cours d’éducation sexuelle, il est important de savoir que la PrEP est un traitement préventif permettant aux personnes séronégatives de se protéger lors de relations sexuelles. Il s’agit de prendre une pilule en continu ou de manière occasionnelle, et cela vous donne une couverture de protection contre le VIH.

Cette prescription venant de votre médecin est très souvent accompagnée d’ailleurs d’un test de dépistage complet (prise de prélèvements sanguins, urinaires, génitaux et aussi anaux) pour bien encadrer la pratique.

Toutefois, le problème réside autour de la perception de ce traitement. En effet, celui-ci est encore associé à une culture de l’insouciance. Ainsi, certains diront : « Les gens qui sont sous le PrEP […] le font pour avoir des rapports sexuels sans protection et cela fait augmenter le nombre d’infections transmises sexuellement. »

Un coût faramineux

Par conséquent, certaines compagnies d’assurances ont décidé de ne pas couvrir les frais du traitement ou considèrent les gens consommateurs de PrEP comme des personnes à risques élevés. Les gens sous PrEP se retrouvent donc généralement avec une couverture d’assurance plus chère et le coût pour s’en procurer est toujours faramineux. Ce raisonnement est, selon moi, fallacieux.

En plus de stigmatiser les gens qui en consomment, dans cette logique, on pénalise d’une certaine façon les gens qui se protègent et qui ont un comportement responsable. On rend le traitement très peu accessible considérant son prix et l’on se prive des bénéfices collectifs. En effet, certains pensent qu’ils coûteraient trop cher aux contribuables si la RAMQ étendait son régime public et déboursaient pour la PrEP.

Néanmoins, il faut se rappeler aussi qu’une personne infectée par le VIH est une personne qui engendre énormément de coûts pour le système de santé et que cette personne devra prendre des traitements qui seront aux frais des contribuables. Alors, à mes yeux, agir en amont semble une économie de coûts pour tous.

Bref, déployer un drapeau arc-en-ciel durant la fierté, c’est un pas symbolique important pour la communauté LGBTQIA+. Toutefois, on est peut-être prêts aussi à poser des gestes plus concrets tels que rendre la PrEP plus accessible et arrêter d’en stigmatiser les consommateurs.

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