Nous venons de connaître, il y a un mois à peine, un phénomène météorologique rare au Québec, un derecho. Cette tempête produit de fortes rafales et occasionne d’importants et nombreux dégâts.

Vous connaissiez ? Un mot qui m’était totalement inconnu avant le 21 mai dernier. En tout, 155 millions de dollars en dommages assurés au Québec et plus de 70 millions en coût pour Hydro-Québec. Quelque 550 000 personnes ont manqué d’électricité au cours de cette tempête.

Comme beaucoup d’entre vous, j’ai vécu une bonne frousse… deux gros arbres de 40 pieds se sont abattus sur le chalet familial, cassés comme des allumettes par des vents violents, entraînant avec eux les câbles électriques. Mon fils, sur la route, tentait de nous rejoindre. Il a été arrêté par un arbre qui s’est écrasé devant lui à quelques pieds devant son véhicule en mouvement. Dans ce secteur de Lanaudière, nous étions sans eau, sans électricité et sans réseau cellulaire.

Des histoires comme celle-ci, il y en a des dizaines. Et la semaine dernière, une autre tempête extrême s’abattait sur le Québec et l’Ontario.

Pendant ce temps, des vagues de chaleur inédites surchauffent l’Europe.

L’Espagne a traversé quatre épisodes de températures extrêmes depuis quelques mois, dépassant les 40 °C dans le sud et le centre du pays. Des feux ont ravagé les montagnes et les pompiers ont évacué des villages entiers.

Le tiers de la France a connu des pics de température atteignant 42-43 °C le week-end dernier.

À l’instar de l’Europe, le tiers des Américains subissaient les conséquences des changements climatiques ces derniers jours : alerte à la canicule, orages, tornades, incendies, inondations soudaines, sécheresse. Des conditions extrêmement dangereuses.

Alors, comment peut-on encore proposer de mettre en place des mesures à l’intention des générations futures ? Soyons réalistes, les générations futures, c’est nous, aujourd’hui. Et ce constat porte avec lui l’urgence d’agir.

Depuis plus de 30 ans, les environnementalistes, les scientifiques et les militants nous avisent des conséquences pour notre planète de notre consommation effrénée, de la croissance soutenue, de la production et de l’utilisation des énergies fossiles. Plus d’une génération plus tard, nous y sommes. Touchés par notre déni.

Et les coûts de ce déni sont et seront énormes.

Et pour ajouter à ce portrait, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) annonçait en août dernier que les changements climatiques étaient plus rapides que prévu.

S’il est de la responsabilité de tous les pays d’agir, comme individu, je me sens démunie. Mon bac à recyclage, mon compost et mon économie d’eau, quoique de bons gestes, ne sont certes pas des mesures suffisantes qui permettront de mettre un frein à l’urgence climatique.

Nous avons besoin de politiques gouvernementales, de réglementations qui cadreront nos actions et celles des entreprises.

Suis-je prête à payer plus cher, à me priver de certains biens, à revoir mes façons de faire ? Certainement. En ai-je envie ? Pas vraiment. Le changement demande un effort parfois exigeant, mais qui s’impose à nous, citoyens responsables.

Maintenant à vous, politiciens, de nous guider vers de nouvelles façons de faire, comme le recommande le GIEC, et de nous aider à revoir notre consommation, notre alimentation, le logement, le travail, le transport et le développement des municipalités.

Heureusement, une nouvelle génération de politiciens municipaux porteurs de saines pratiques est empreinte d’une grande sensibilité face à l’urgence climatique. En étroite collaboration avec le gouvernement provincial et fédéral, nous pouvons prendre ce virage. Nous avons besoin de politiciens conscients de l’urgence, prêts à mettre en place des mesures fortes pour renverser cette tendance pour nous actuellement… et pour les générations futures.

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