J’entends beaucoup de choses sur ce qu’on peut appeler la crise des passeports. Mais un point semble passer sous le radar : le fait qu’avec les exigences gouvernementales actuelles, le coût de ce précieux document a pratiquement doublé. Bref, le gouvernement tire un profit de la présente situation.

Ma fille, comme beaucoup de jeunes adultes, a grandement souffert de la pandémie. Avec son amoureux, elle prévoit partir pour un voyage tout simple et avec ses économies de l’année entre la fin de l’année scolaire et le début du travail d’été. Elle se présente début avril à un bureau régional des passeports dans la grande région de Montréal pour obtenir son premier passeport « adulte ». On lui dit qu’elle doit prendre un rendez-vous et qu’elle obtiendra ainsi son passeport à temps pour le voyage prévu. Elle prend un des seuls rendez-vous encore disponibles. Or, lorsqu’elle se présente à ce rendez-vous au début juin, on refuse de prendre sa demande puisque « les consignes ont changé et qu’on ne prend plus que les personnes qui voyagent dans les 48 heures » ou celles pour un passeport remis à la fin du mois d’août. Or, son voyage est prévu pour la semaine suivante.

On lui indique qu’elle devra se présenter 48 heures avant son départ, faire la file et espérer… Aucune exception pour les prévoyants qui ont pris leur rendez-vous depuis des semaines. On n’a pas jugé utile de les contacter non plus.

Elle a donc fait la file, la semaine dernière, comme des milliers d’autres personnes, 48 heures avant son départ et se considère comme chanceuse puisqu’elle n’a attendu « que » 18 heures pour pouvoir soumettre sa demande (et retourner chercher son passeport le lendemain, la veille de son départ). Elle note que tous ceux qui sont arrivés après 5 h du matin n’auront pas eu cette chance. Ils seront renvoyés chez eux vers 14 h de l’après-midi, après pourtant de longues heures d’attente, personne n’ayant jugé pertinent de les en informer auparavant. Elle a aussi évité la situation absurde de l’intervention policière…

110 $ de plus

Mais, au-delà de l’attente, une chose l’a particulièrement mise en colère : le coût du précieux document, soit les 270 $ payés pour l’obtenir. Normalement, un passeport adulte de 10 ans coûte 160 $. Un passeport délivré en urgence coûte quant à lui 270 $. Or, lorsqu’on demande aux personnes, comme le faisait encore la ministre Gould aujourd’hui même, qui ne voyagent pas dans les 48 heures de ne pas se présenter avant ce délai et qu’on refuse même de les servir autrement, il s’agit d’un moyen direct pour le gouvernement d’augmenter le coût des passeports, puisqu’on exigera 270 $ pour la délivrance « en urgence » de ce dernier. C’est du moins la somme qu’on a exigée de ma fille.

Malgré le chaos actuel dû à l’incurie du gouvernement, ce dernier n’a pas aboli les frais supplémentaires de 110 $ pour les passeports délivrés autrement que par la filière « régulière » (ou du moins ne l’avait pas fait en date du 14 juin). Troublant de constater que ce chaos actuel sert bien les coffres du gouvernement.

La consigne de ne se présenter que dans les 48 heures d’un départ entraîne déjà suffisamment de stress et même d’angoisse, de journées de travail perdues, de fatigue et d’intempéries, il me semble.

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