Passé Natashquan, la route 138 prend fin pour laisser place au pays des Innus. La vieille école de Natashquan devenue musée sert de prétexte à se laisser bercer par la poésie de Gilles Vigneault et à aller à la rencontre des gens de ce pays à qui le poète québécois a donné vie pour en faire des personnages plus grands que nature.

Sur les bancs d’école de Natashquan

À la petite école de Natashquan, le violon se fait poésie dans la danse à Saint-Dilon, la gigue la plus connue du Québec. On redécouvre Charlie le calleur qui a perdu son amoureuse et s’est fait mettre en pacage par moins fin, mais plus beau que lui. On suit le quotidien de Caillou-la-Pierre, un personnage devenu légende et qui gagne sa vie entre la chasse, la pêche, la trappe et le travail forestier. On bourlingue avec Jean du Sud jusqu’à ce qu’il trouve sa tempête. On se désennuie à s’ennuyer avec Rose-Jeanne en attendant le retour des hommes au village.

On revit avec Jack Monoloy, un Métis qui aimait une Blanche, la rencontre de deux solitudes qui vivent dans un monde parallèle et doivent composer avec un amour impossible.

On se retrouve enfin avec John Débardeur sur le quai de Natashquan, un lieu rempli d’émotion, d’attente et de nostalgie, là où les débardeurs prennent la couleur de leur cargaison et où les visiteurs respirent l’air salin et peuvent encore entendre, à travers le parler des habitants de la côte, l’accent de la mer.

Non loin de la petite école, on découvre la maison de Gilles Vigneault qui a pris des airs du temps et, un peu plus loin, la maison de son père et celle de son grand-père appelées à devenir musées à leur tour. « On ne vend pas souvent la maison de son père, disait Gilles Vigneault. On ne la démolit pas non plus. On la laisse vieillir. On lui laisse prendre les couleurs du temps. »

  • La vieille école de Natashquan devenue musée

    PHOTO FOURNIE PAR L’AUTEUR

    La vieille école de Natashquan devenue musée

  • Les galets de Natashquan

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    Les galets de Natashquan

  • Les galets de Natashquan

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  • La Côte-Nord

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  • Prendre le large

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    Prendre le large

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À Natashquan, mon pays, c’est l’hiver

L’étranger de passage, qui vient profiter pendant quelques jours de la tranquillité de ce coin de pays, pourra peut-être se faire une petite idée de ce que c’est que de vivre au rythme des marées et au fil des saisons et devenir pour un temps un poète à son tour. À Natashquan, on prend le large. À Natashquan, l’été est si court et l’hiver si long. À Natashquan, même en été, on ne peut oublier l’hiver. À Natashquan, l’hiver n’est pas une saison, c’est un état d’âme, une manière d’être, un pays.

Gilles Vigneault incarne mieux que quiconque nos racines et notre identité et semble incontournable lorsque vient le temps de célébrer et de chanter notre pays lors des fêtes de la Saint-Jean, le 24 juin.

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