Cette semaine, le Regroupement Les Sages-femmes du Québec est en négociation avec le gouvernement pour le renouvellement de leur entente échue depuis plus de deux ans. Comme organisme mobilisé pour l’accès aux services de sage-femme depuis plus de 25 ans, nous sommes très préoccupées par la situation.

Les enjeux au cœur des négos

La pandémie a accentué la crise qui était déjà latente avec la pénurie de sages-femmes, le faible nombre de diplômées et les conditions difficiles de pratique et d’études. Il y a quelques semaines, avec des militantes de partout au Québec, nous avons pris la parole pour exprimer notre inquiétude et demander une rencontre aux ministres responsables des dossiers.

Depuis le début de la crise, les sages-femmes ont répondu présentes : elles ont adapté leur pratique à la pandémie, elles sont allées prêter main-forte à d’autres équipes, elles ont participé à la vaccination et aux prélèvements, souvent en plus de leur travail.

Le gouvernement ne montre pas qu’il reconnaît cet apport. Pour les familles, un des aspects primordiaux de la pratique sage-femme est le temps qu’elles nous offrent : une continuité relationnelle et une grande disponibilité, en prénatal, pour être présentes à l’accouchement et en postnatal.

Cela est possible grâce aux horaires de garde qu’elles font et qui sont insuffisamment reconnus et compensés financièrement. Cet aspect de leur travail, si précieux pour les familles, assure une sécurité de la pratique, mais répond aussi aux besoins des femmes, des personnes trans et non binaires qui donnent naissance.

En plus de ces enjeux à la négociation, le développement des services de sage-femme a été interrompu pendant la pandémie.

De grands enjeux d’accès aux services de sage-femme demeurent : il est actuellement impossible d’accoucher avec une sage-femme à Laval, sur la Côte-Nord et en Abitibi-Témiscamingue et dans plusieurs municipalités et villages du Québec.

Les collectifs Accès Sages-femmes Baie-des-Chaleurs et Accès Sages-femmes Côte-de-Gaspé se mobilisent pour maintenir des services dans la Baie-des-Chaleurs et en obtenir dans la Côte-de-Gaspé, mais aussi pour que ces services répondent aux spécificités d’un grand territoire.

Bien que des actions à différents niveaux soient en cours dans différentes régions, la situation de l’accès équitable aux services ne saurait se régler sans actions concrètes sur la pénurie de sages-femmes.

Il y a urgence

Pour continuer d’assurer des services aux familles et augmenter leur accès, nous avons besoin de changements rapides et importants.

Nous croyons que l’objectif doit être un accès équitable, ce qui implique un développement réfléchi et concerté appuyé sur un exercice sérieux de planification de la main-d’œuvre.

Et cette semaine, l’urgence, c’est l’aboutissement positif des négociations : les familles demandent, de concert avec les sages-femmes, que le gouvernement reconnaisse financièrement la grande disponibilité des sages-femmes, car c’est au cœur de la demande des familles !

Ensuite, il restera à mieux reconnaître les études, à valoriser l’autonomie professionnelle ainsi que la collaboration interprofessionnelle. Il y a urgence, nous attendons des résultats concrets !

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