Nous avons appris, ce jeudi 19 mai, quelles seront les priorités de la Coalition avenir Québec (CAQ). De fait, la CAQ tiendra son congrès national les 28 et 29 mai à Drummondville sous le signe de la fierté québécoise, avec comme slogan « Un Québec fier ». Mais devons-nous être fiers, en tant que Québécois et Québécoises, de la CAQ et de ses propositions futures ?

Faisons un bref détour en regardant quelques propositions qui seront débattues pendant ces deux journées de congrès (en préparation des futures élections). D’emblée, le document se compose de 13 pages, reprenant 23 propositions.

Nous pourrons croire, sans avoir lu les lignes et les titres, que la CAQ va se concentrer sur les enjeux cruciaux, mais c’est se tromper sur les intentions du premier ministre, sa perspicacité et sa connaissance du terrain et des préoccupations des Québécois.

Nous retrouvons ainsi, dans les 23 propositions1, l’idée de créer « un musée de l’histoire nationale du Québec », de « créer un cours obligatoire d’histoire du Québec » dans les cégeps, de demander à nouveau le transfert des compétences en matière d’immigration au fédéral ou encore, de créer une plateforme numérique recensant les spectacles québécois en permettant d’avoir des récompenses lors de l’achat de billets.

En tant que nation francophone dans un environnement anglo-saxon, il ne faut pas nier l’importance de défendre le français, et ce, par diverses mesures (francisation des immigrants, amélioration de la connaissance du français par les élèves, etc.). Cependant, nous vivons actuellement une crise à plusieurs égards.

Déni quant aux crises actuelles ?

Que dire de la crise du logement avec les flambées faramineuses des prix, des spéculations, des évictions pour rénovations ou autres motifs ? Oui, selon le premier ministre, il est possible de trouver un logement à 500 $ par mois. Mais il ne peut nier la grogne de la population quant aux prix, au manque de logements, au manque de réglementations concernant les abus potentiels de certains propriétaires.

Que dire de la crise climatique ? Les températures ne trompent pas. Nous observons bien, nous ressentons les différences. Nous sommes alertés, chaque année, de la disparition de milliers d’abeilles. Nous sommes informés sur les effets de l’utilisation de nos voitures ou de nos actions. Mais, selon le premier ministre, le troisième lien aidera. Selon lui, construire une route (occasionnant plus de voitures) aura un effet bénéfique pour la lutte contre le réchauffement climatique.

PHOTO PATRICE LAROCHE, ARCHIVES LE SOLEIL

Manifestation contre le projet du troisième lien à Lévis, le 26 mars 2022

Que dire du pouvoir d’achat et de l’inflation grandissante ? Les prix augmentent sans cesse, occasionnant des décisions difficiles pour bon nombre de familles. Certaines doivent calculer chaque petit dollar pour savoir si elles pourront acheter une livre de beurre ou du lait pour leurs enfants. Mais la réponse du gouvernement : un petit chèque et le problème est réglé (notons qu’il s’agit d’un crédit d’impôt remboursable).

Que dire des recommandations du coroner pour améliorer la vie de nos personnes vulnérables dans les résidences ? Que dire de la pénurie de main-d’œuvre à la grandeur du Québec ?

Nous devrions peut-être expliquer au premier ministre et à ses acolytes l’importance de lire et de prendre connaissance de la pyramide de Maslow.

En effet, que retrouvons-nous dans les premier et deuxième paliers de la pyramide ? La santé, le logement, le besoin de se nourrir… en fait, ce qui permet de vivre. Le nationalisme, l’appartenance et l’estime de soi arrivent plus tard, quand les gens peuvent se sentir en sécurité (alimentation, logement, etc.).

Devons-nous alors être fiers de vos propositions ? Pour ma part, c’est plutôt la honte.

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