Du 2 au 4 mai se tiendront le Sommet Climat Montréal et le Sommet canadien sur l’avenir des arts, de la culture et du patrimoine. Il s’agit d’un momentum unique pour affirmer sans équivoque le rôle crucial du secteur culturel dans la lutte contre les changements climatiques et dans une transition écologique juste et humaine. Comme le déclarait récemment la mairesse de Montréal : « La culture est l’un des piliers d’une relance verte et inclusive ! »

Malgré la pandémie et les bouleversements engendrés pour le milieu, nombre d’artistes et d’organisations culturelles montréalaises – dont plusieurs collaborent avec des organisations environnementales et des chercheurs au sein de la nouvelle Commission permanente culture et transition écologique de Culture Montréal – poursuivent leur engagement pour une transition verte et solidaire. Ils misent sur la force des arts pour reconnecter les humains autour d’expériences uniques et partagées qui touchent le cœur, transforment les valeurs ou stimulent l’engagement environnemental et social. L’adoption rapide des changements nécessaires tant à l’échelle individuelle que collective passera par une mobilisation et une transformation sociale profonde pour lesquelles la culture peut être un moteur puissant.

Depuis des décennies, les artistes créent des œuvres qui sensibilisent le public aux enjeux environnementaux et interrogent des a priori. Une recrudescence d’initiatives et de questionnements autour de la contribution et des effets du secteur sur les changements climatiques a lieu. La Commission embrasse ce mouvement observé également à l’échelle internationale. Elle crée un lieu d’échanges visant à rapprocher les écosystèmes culturel et environnemental, à diminuer l’impact des émissions de gaz à effet de serre (GES) du secteur et à valoriser ce dernier comme acteur de transformation.

Si la liberté de création et d’engagement des artistes demeure intouchable, ceux qui choisissent de s’engager peuvent répondre à un manque décrié par plusieurs dans les communautés scientifique et environnementale, soit l’absence d’un récit commun.

Par leur créativité, ils ont le pouvoir de raconter et d’imaginer la société de demain et peuvent donner l’impulsion au grand public de se lancer dans la bataille, voire de faire les sacrifices nécessaires.

En s’adressant à un public à l’écoute, curieux et ouvert, le secteur culturel a également le potentiel de sensibiliser et d’influencer les comportements vis-à-vis des enjeux climatiques et de la biodiversité. Il mobilise et rejoint également les populations à l’échelle des quartiers, accroissant ainsi la résilience et les liens sociaux. Théâtre, musique, arts visuels ou numériques, littérature : l’offre culturelle regorge d’œuvres engagées, de musées ou de festivals qui s’inscrivent dans la transition.

La culture a aussi un rôle à jouer en termes d’écoresponsabilité et de diminution des émissions de GES générées.

Déplacements des artistes et des publics, effet des déchets produits par les productions ou numérisation des œuvres font partie des défis auxquels s’attaque déjà le milieu par des projets de mutualisation, des pratiques circulaires ou des certifications vertes.

Les subventionneurs déploient des programmes dédiés à l’écoresponsabilité, tandis que le Gala du CRE-Montréal décerne un nouveau prix Coup de cœur – Culture et transition écologique.

En raison des nombreux défis qui nous attendent, il est important de s’assurer des conditions d’une relance culturelle pérenne. Il est aussi crucial que la culture soit reconnue, valorisée et intégrée aux discussions intersectorielles sur les changements climatiques ainsi qu’à la recherche de solutions ayant une incidence mitigée sur sa relance.

Nous, membres de la Commission permanente culture et transition écologique, nous engageons à faire notre part et à jouer un rôle actif pour réussir la transition écologique. Nous appelons les artistes et les organisations culturelles à se joindre au mouvement et les gouvernements, la société et le public à prendre les décisions nécessaires pour adopter les recommandations du GIEC. Sans hésitation, nous répondons « Présents ! » à l’appel du Partenariat climat Montréal à joindre cette nouvelle ère d’ambition climatique qui s’inscrit dans l’ADN de la métropole.

* Emmanuelle Hébert est directrice du développement stratégique et des partenariats, Campus de la transition écologique; Pablo Maneyrol est directeur, Affaires institutionnelles, TOHU

1 Consultez la liste complète des signataires : https://culturemontreal.ca/lettre-transition-ecologique-et-culture/

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