Qu’il s’agisse d’une récession, d’une pandémie ou des changements climatiques, les enfants sont souvent parmi les plus touchés et les plus vulnérables. Or, faisons-nous tout en notre pouvoir pour les protéger adéquatement des perturbations possibles ?

Comme si les deux dernières années de pandémie n’avaient pas été déjà assez difficiles, marquées par des mesures d’isolement et l’école à distance, l’inflation fulgurante atteint désormais un nouveau record, frappant de plein fouet les familles de partout au pays.

Heureusement, les enfants ne se soucient que rarement des enjeux économiques comme la hausse des coûts des aliments. Du moins, pas jusqu’à ce qu’ils se concrétisent devant leurs yeux.

Actuellement, de nombreux enfants se retrouvent pour la première fois de leur vie devant un garde-manger vide, ne sachant pas s’ils auront plus d’un repas par jour. Et ce, sans parler des nombreux enfants qui ont une nutrition inadéquate.

Au Canada, c’est un enfant sur trois qui risque d’aller à l’école le ventre vide pour différentes raisons.

Pourtant, les enfants sont l’avenir de notre société.

Nous devons offrir à nos jeunes, tous brillants et énergiques, ce dont ils ont besoin pour évoluer dans le monde de demain. Nous avons également la responsabilité collective de les protéger, de les soutenir dans leur développement et de veiller à ce qu’ils puissent atteindre leur plein potentiel.

Les outils pour les aider à révéler ce plein potentiel sont nombreux, mais les experts s’entendent pour dire qu’un enfant qui commence sa journée le ventre vide, ce n’est pas un enfant qui est bien disposé à apprendre.

Pour avoir vécu de près un programme d’alimentation scolaire, nous pouvons témoigner à quel point ils ont façonné les êtres que nous sommes devenus. Entrepreneure, psychiatre, athlète olympique, jeunes professionnels ; nous sommes devenus des femmes et des hommes ouverts sur le monde, inclusifs et désireux de redonner à la communauté.

Malheureusement, ce ne sont pas tous les enfants qui ont la chance de fréquenter une école offrant un tel programme. En fait, selon les derniers chiffres du Club des petits déjeuners, ce sont plus de 600 écoles au Canada qui se trouvent présentement sur la liste d’attente pour un tel programme.

La question mérite donc d’être posée : sommes-nous arrivés à un stade où un programme universel d’alimentation dans les écoles est un incontournable ?

Tel que proposé par plusieurs organisations, dont le Club des petits déjeuners, un accès équitable pour tous à des aliments sains et nutritifs soutiendrait indéniablement le développement des nouvelles générations.

Partout au pays, de nombreux intervenants en milieu scolaire spécialisés en nutrition travaillent à faire progresser l’accès à des aliments nutritifs pour que tous les élèves aient l’énergie nécessaire pour apprendre. Les bienfaits de tels programmes sont sans équivoque. Ils contribuent à améliorer les capacités d’apprentissage à l’école, la santé physique et mentale et favorisent la création de saines habitudes alimentaires, l’assiduité et l’engagement chez les jeunes.

Et parce que les enfants passent la grande majorité de leur temps à l’école et y consacrent l’essentiel de leur énergie, les milieux scolaires offrent un environnement unique pour assurer qu’ils aient accès à des aliments nutritifs et pour soutenir une croissance et un développement optimaux.

En tant qu’anciens bénéficiaires d’un programme d’alimentation scolaire comme le Club, nous avons vu tous ces bénévoles bienveillants, qu’ils soient des membres de la communauté ou des partenaires corporatifs, joindre leurs efforts à ceux des écoles afin de donner du temps, de l’amour et de l’argent pour favoriser la réussite éducative des enfants par l’accès à des aliments sains.

Alors que nous pouvons constater tous les efforts qui sont consacrés à nourrir les enfants chaque jour, il reste encore beaucoup à faire pour garantir que tous les enfants atteignent leur plein potentiel.

On dit souvent qu’il faut un village pour élever un enfant, mais il faut aussi toute une équipe pour le nourrir. Or, cette équipe ne peut y arriver toute seule. Les partenaires corporatifs, les gouvernements et les donateurs individuels devront continuer à investir dans l’avenir de nos plus jeunes.

Plus important encore, nous nous devons, en tant que société, de changer notre regard et cesser de tenir pour acquis ce qui ne l’est malheureusement pas pour tous les enfants.

Et donc, faisons-nous vraiment tout en notre pouvoir pour protéger adéquatement la génération de demain ?

* Elizabeth Hosking, Ahmer Imran, Katherine Bailey, Liam Rondeau, anciens bénéficiaires de programmes d’alimentation scolaires

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