Le Jour de la Terre me rappelle l’importance d’agir face aux changements climatiques. Il y a un mois, j’étais à Ottawa pour une conférence dans le cadre de la Journée mondiale de l’eau où on discutait des engagements du gouvernement canadien avec la création d’une agence canadienne de l’eau ainsi qu’un fonds sans précédent pour la mise en place d’un plan de préservation de l’eau. On a répété à plusieurs reprises durant cette conférence que la crise climatique que nous vivons est une crise de l’eau et je suis 100 % d’accord.

Pourquoi est-ce que je me suis intéressé à l’eau ?

Ma famille, la famille de Gaspé Beaubien, s’est toujours donné comme mission de redonner aux autres. Chaque génération choisit une cause à protéger qui lui tient à cœur, cela fait partie de notre tradition.

Alors, lorsqu’on a demandé à la 14e génération ce qu’allait être la leur, Estelle et Arielle, mes deux filles, et leurs cousins sont revenus vers nous et nous ont dit : nous voulons protéger l’eau.

« Papa, il y a une crise de l’eau au Canada », m’a répondu ma fille. Stupéfait, je lui ai répondu qu’au Canada, nous avons plus de cinq millions de lacs, et au-delà de 20 % des eaux douces de la planète ! Mais, je me trompais… Après avoir fait mes recherches, j’ai découvert plusieurs faits qui m’ont alarmé :

— 38 communautés autochtones n’ont toujours pas accès à une eau potable ;

— 94 % des changements climatiques sont reliés à l’eau : on le voit bien avec la multiplication des inondations dévastatrices, les sécheresses, les vagues de chaleur ainsi que les incendies de forêt ;

— nos lacs, rivières et cours d’eau sont confrontés à plusieurs problèmes de prolifération d’algues toxiques, moules envahissantes en raison de la hausse des températures ;

— l’eau que nous buvons contient des microplastiques, on boit l’équivalent de 54 cartes de crédit en microplastiques par année… et celles-ci restent dans nos organes !

Voilà quelques exemples parmi tant d’autres qui ont des conséquences importantes sur la santé de nos écosystèmes, mais aussi sur notre quotidien.

Alors je me suis dit, eh oui, François, il existe bel et bien une crise de l’eau au Canada…

Pourquoi devrions-nous nous intéresser à ces enjeux ?

Parce que notre corps est en danger face à une qualité d’eau potable qui se détériore.

Parce que les phénomènes climatiques reliés, si on ne s'en occupe pas rapidement, vont affecter le prix de la nourriture, le coût de nos services de santé, le prix de nos assurances et bien plus encore.

Parce que l’inaction face à ces enjeux créera une crise économique au Canada : 3 % du produit intérieur brut provient de l’eau. Cela représente 65 milliards de dollars.

Notre solution : AquaAction

Face à ce constat, ma famille et moi-même avons décidé de fonder AquaAction en 2015. La mission de cet organisme à but non lucratif est de restaurer la santé de l’eau douce en Amérique du Nord.

Comment ça marche ? On demande aux municipalités, associations, quels sont leurs problèmes reliés à la gestion de l’eau, et de jeunes entrepreneurs développent des solutions à ce problème à travers le Défi AquaHacking. Depuis sa création, 36 entreprises en démarrage du milieu de l’eau ont été établies, dont la moitié par des femmes, et 41 emplois ont été créés.

Les résultats positifs qui ont découlé du programme AquaHacking nous ont permis de lancer une campagne visant à sensibiliser le public aux problèmes urgents du Canada en matière d’eau douce. L’objectif ? Inciter les Canadiens et le gouvernement à agir pour sauver l’eau et encourager le développement de solutions dans les municipalités. L’eau, c’est notre enjeu. Le futur dépend des solutions développées aujourd’hui.

En ce Jour de la Terre, agissons dès aujourd’hui pour l’eau, pour nous et pour les générations futures.

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