Je suis une femme ordinaire qui accomplit l’extraordinaire chaque jour. Prendre un poste de direction générale en centre de la petite enfance (CPE) n’est pas de tout repos. Heureusement, de nombreuses personnes savent à quel point ce travail est demandant et je peux ressentir cette reconnaissance tant de l’équipe du CPE que des parents, et ce, très souvent.

« Ce projet de société dans lequel nous croyons ! »

Depuis jeudi dernier, je suis complètement sous le choc de constater que mon association patronale n’arrive même pas à s’assoir avec la partie syndicale pour discuter avant qu’un communiqué de presse du syndicat soit dans les médias. Je ne comprends pas pourquoi les deux parties ne peuvent pas en arriver à une entente où tout le monde est gagnant. Comme directrice générale, j’ai confiance en notre comité de négociation, qui s’appuie sur des rencontres avec les directions pour proposer des offres à la partie syndicale. On ne parle pas d’une politique des ressources humaines à réviser, mais bien d’une convention collective, un contrat de travail qui peut mener à un déficit si on ne connaît pas bien les différentes enveloppes budgétaires d’un CPE.

J’entends par des amis que trois points posent problème et, ce qui est étonnant, c’est que le renouvellement de ces articles proposé par la partie patronale fonctionne bien dans d’autres régions. Voyons ensemble ces points et les répercussions possibles.

Premièrement, la convention collective telle qu’appliquée actuellement permet à un membre de l’équipe de demander un vote sur une décision à prendre qui ne fait pas consensus. Tout le monde a le droit à un vote, chacune des éducatrices comme les gestionnaires, qui sont en minorité. Le problème, c’est qu’on engage des gestionnaires pour avoir une vision globale des besoins de la corporation, pour appliquer les lois et les règlements, pour faire appliquer les politiques entérinées par le conseil d’administration composé de parents… En l’absence de consensus lors dudit vote, le gestionnaire ne peut pas faire son travail, ce qui peut avoir des conséquences, comme la prise de décisions allant à l’encontre du programme éducatif du milieu et des règlements gouvernementaux.

Deuxièmement, le comité de sélection et de permanence a pour mandat de décider de l’embauche et de l’octroi de la permanence à une candidate. Avec la pénurie de personnel, c’est un enjeu primordial. Nos listes de remplaçantes sur appel sont vides, les services de remplacement externes ne répondent pas à la demande et les directions sacrifient des tâches administratives tous les jours pour permettre à chaque personne de l’équipe d’avoir une pause ou encore de se soigner à la maison une journée. Il faut moderniser la convention, on ne peut plus effectuer notre travail de gestion comme avant.

La partie syndicale a-t-elle vraiment le même objectif que nous d’offrir des services de garde aux familles ?

Troisièmement, nos horaires sont soumis à des règles gouvernementales pour les ratios, nous avons une plage horaire de 11 heures, qui donne 10 heures de garde par jour aux parents. Trouveriez-vous normal que la direction puisse associer l’horaire d’ouverture à la pouponnière ? C’est l’exemple parfait de ce que les gestionnaires vivent au quotidien. Le besoin d’un poupon est de connaître le plus de stabilité possible dans un environnement où il rencontre plusieurs adultes dans une journée typique en CPE. Pourquoi l’association des horaires au choix de groupe n’est-elle pas envisagée dans ce contexte ?

Je suis une gestionnaire qui soutient une équipe dans une optique d’amélioration continue du bien-être. Je suis optimiste, j’encourage, j’accompagne, je m’investis dans un projet de société auquel je crois et je sais que les directions générales des CPE de Montréal-Laval font ce même travail chaque jour. J’espère sincèrement que les négociations aboutiront à une entente concluante, et ce, rapidement.

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