Un ami comédien en colère contre les horreurs en Ukraine m’a dit cette semaine : « L’espace aérien de l’Ukraine a été kidnappé par la Russie, et nous ne faisons rien. »

J’ai ajouté : « La mer Noire est devenue la mer Russe, interdite aux Ukrainiens, qui y ont pourtant une frontière maritime ouverte depuis toujours, parce que nous n’avons pas le courage d’intervenir pour empêcher un chef d’État voyou de prendre le contrôle de cet espace de navigation international. »

Et cela se produit parce que nous avons peur de provoquer une confrontation directe avec Moscou, qui pourrait nous mener, dit-on, à une guerre nucléaire.

Jusqu’à quand, et comment, cette rhétorique de la peur donnera-t-elle à ces voyous la liberté de faire ce qu’ils veulent ?

Après Poutine, ce sera qui ?

Nous savons pertinemment, en plus, que la Chine, principal allié de Moscou, ne permettrait jamais à son ami de circonstance d’utiliser contre qui que ce soit l’arme atomique.

La Chine, déjà éprouvée par l’ignorance dans laquelle Poutine l’a tenue à propos de ses intentions réelles, voit l’Europe, son principal partenaire commercial, s’enliser dans la guerre.

Cette Chine qui a besoin à tout prix d’un monde stable pour réaliser son rêve de devenir la première puissance de la planète.

On nous a bernés par cette image de solidarité des alliés de l’Ukraine depuis le début de la guerre. C’est ce qu’a essentiellement dit Volodymyr Zelensky devant le Conseil de sécurité de l’ONU, cette semaine, où il a dénoncé l’échec de cette organisation à réaliser sa mission première, celle d’assurer la paix dans le monde.

Les sanctions des alliés de l’Ukraine sont un échec. L’économie russe est aujourd’hui plus prospère que l’année dernière. Le rouble, monnaie nationale de la Russie, a repris de la vigueur. La guerre va durer parce que Poutine et les Russes ne souffrent pas assez des prétendues sanctions internationales.

La Russie a les moyens de poursuivre la guerre, et nous restons à l’écart en promettant que dans 10, voire peut-être 15 ans, quand il aura quitté la présidence de la Fédération russe, Vladimir Poutine sera jugé pour ses gestes.

Foutaise qui justifie notre inaction. Foutaises, que sont nos protestations publiques. En fait, par notre inaction ou l’insuffisance de notre implication, nous permettons à Poutine, jour après jour, de détruire encore davantage ce pays voisin qui l’a nargué en cherchant à vivre en liberté.

Il est temps que les choses changent, sinon notre propre avenir – celui de nos enfants, surtout – en sera compromis.

Il faut s’impliquer dans la guerre contre ce président voyou.

La revue The Economist disait en éditorial, dans son dernier numéro : « L’Ukraine a gagné la première phase [de la guerre] par sa seule survie. Maintenant, elle doit avancer, et M. Zelensky a besoin que l’aide occidentale redouble. »

Le magazine recommande qu’on lui fournisse des avions de chasse et des chars d’assaut.

Je vais plus loin : il faut que nous aidions l’Ukraine à reprendre le contrôle de son espace aérien, sans quoi Poutine va continuer de détruire et de terroriser à distance, faute de gagner sur le terrain.

Il faut que les pays de la liberté et de la démocratie redonnent à l’Ukraine son accès à la mer Noire, territoire international, dont elle a besoin pour commercer avec le monde et s’approvisionner.

L’armée russe, déjà lourdement handicapée, ne résistera pas à une offensive militaire pour défendre le territoire et la liberté de l’Ukraine. Poutine acceptera de négocier rapidement.

La menace nucléaire pèse en premier lieu sur la Russie et Poutine, et le dictateur voyou le sait mieux que quiconque.

Nos politiciens le savent aussi, mais ils n’osent pas le dire, surtout ceux, comme les présidents Macron et Biden, et notre propre premier ministre du Canada, qui sont en élection ou dans des positions politiques délicates.

Si on ne confronte pas Poutine par de vraies mesures, ce qui risque d’arriver, c’est la catastrophe en Ukraine, la crise alimentaire mondiale qui causera des famines et des révoltes sur tous les continents, mais surtout, l’approbation que nous allons donner au règne des voyous, des « bullies » de la cour d’école internationale, qui sauront que l’arbitraire reste impuni.

Ce sera surtout, comme le soulignait à juste titre le président Zelensky cette semaine devant le Conseil de sécurité, le signal que le système de gouvernance international que l’on a mis sur pied après les horreurs de la Seconde Guerre mondiale ne fonctionne plus.

Dans son plus récent rapport sur le réchauffement climatique, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) nous invite à considérer une dernière fois le fait que, si nous n’investissons pas ce qu’il faut maintenant pour réduire nos émissions de carbone, les sommes dépensées plus tard pour financer les conséquences seront 100 fois plus élevées.

Il en va de même pour l’incurie dont nous faisons preuve devant les voyous comme Poutine.

Les conséquences seront infinies.

De quoi avons-nous peur ?

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