Les auteurs s’adressent au ministre des Transports, François Bonnardel

Monsieur le Ministre Bonnardel, en cette Semaine nationale de la prévention de la conduite avec facultés affaiblies, cela fait ironiquement cinq ans que nous avons vécu le pire cauchemar possible pour un parent.

Le 20 mars 2017, notre fille Jessica, âgée de 26 ans, est morte des suites d’une collision avec une personne conduisant avec les capacités affaiblies par l’alcool et les drogues. Aucun mot ne pourra jamais décrire la douleur, la détresse et le désespoir qui ont subitement empli et changé notre vie et celle de notre famille.

Jessica, Jess pour les intimes, était l’aînée de trois enfants et notre seule fille. Son histoire, elle n’avait pas fini de l’écrire. Elle ne faisait qu’aborder le chapitre le plus intéressant.

Jessica s’est fait voler son avenir, elle qui était une personne foncièrement positive et aimante.

Son sourire éclairait même les pièces les plus sombres. Son rire contagieux, ses câlins tendres et authentiques, ses encouragements, ses appels inattendus pour prendre des nouvelles et nous dire qu’elle nous aimait : tout cela nous manque encore énormément chaque jour.

Pourtant, cette immense perte aurait peut-être pu être évitée si davantage de mesures et de sensibilisation étaient faites en matière d’alcool et de drogues au volant. Le retour à la maison après avoir fêté et passé un bon moment entre amis et proches peut dorénavant se faire sécuritairement de plusieurs façons, sans mettre sa vie et celles des autres en danger. Il faut faire en sorte que celles-ci soient connues et naturelles.

Ruiner la vie de plusieurs familles parce qu’une personne prend la mauvaise décision doit faire partie du passé.

Prévention et limite à 0,05

Le gouvernement du Québec a aussi les moyens de donner plus d’outils aux services de police pour sauver des vies et renforcer la sécurité de nos concitoyens. Par exemple, il faut leur donner la capacité de prévenir et contrôler davantage et aussi de donner des avertissements et contraventions aux conducteurs à partir d’un taux d’alcool de 0,05, comme cela se fait dans toutes les autres provinces.

Notre fille a vu sa vie volée par l’alcool au volant. Son temps sur la Terre fut court, mais par son amour et sa générosité, elle a su toucher bien des gens. Sa bonté et son cœur immense demeurent sans doute notre plus grande fierté. Jessica était aussi une battante et elle aurait voulu que nous participions à envoyer un message clair à tout le Québec que l’alcool et les drogues au volant peuvent faire des dommages irréparables et que ces dangers sont évitables.

Aujourd’hui, c’est donc comme elle et pour elle que nous vous demandons de rendre nos routes plus sécuritaires et que nous contribuons à éveiller des consciences en racontant son histoire.

Nous avons besoin que les choses changent et que le message soit compris, en souvenir de Jess, mais aussi pour toutes les autres victimes et leurs familles. Au Québec, on ne peut pas se permettre de perdre d’autres Jessica.

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