Ma conjointe est ukrainienne. Sa mère et son frère habitent la grande et belle ville de Kharkiv. Quand les bombardements ont commencé sur cette ville, ils se sont réfugiés dans une plus petite ville, un peu au sud. Maintenant, ils entendent les bombardements qui s’approchent toujours un peu plus chaque jour. Ils ont appris que les petites villes et les petits villages sur le chemin de l’armée russe subissaient un sort terrible.

Vous pouvez vous imaginer à quel point ma conjointe et sa famille souffrent. Des millions, des MILLIONS d’Ukrainiens souffrent tout autant, ou bien plus encore.

Vous qui pensez possible d’apaiser Poutine, voici un conseil plus réaliste : jusqu’à présent, toutes les actions de brutalité de Poutine se sont soldées par des succès, soit en Tchétchénie, en Crimée, au Donbass, en Syrie, en Géorgie. Chaque fois, l’Occident a crié au loup sans avoir le courage de le confronter directement. À chaque succès, la brute a vu ses ambitions récompensées. À chaque victoire, son peuple a accru sa dévotion envers lui. Chaque victoire a aussi vu croître ses ambitions et conforté sa brutale stratégie de terreur envers la population civile. N’oublions pas que son rêve est stalinien : recréer l’empire soviétique, à tout prix.

Il faut beaucoup de courage pour confronter un abuseur. Face à l’Ukraine et au reste de l’Europe, l’intimidation dont faisait preuve Poutine jusqu’à récemment s’est transformée en agression brutale, en invasion. Selon les rumeurs, sa prochaine arme sera chimique.

La suite de l’invasion

Si, par désir d’apaisement, d’aplaventrisme, l’Occident ou Zelensky permettent à Poutine de gagner encore, même la plus petite parcelle de territoire en Ukraine, qui peut s’imaginer un seul instant que les ambitions toujours récompensées de Poutine s’arrêteront là ? La Lituanie, par exemple, pourrait être conquise en une seule journée par la Russie. L’OTAN se retrouverait devant un fait accompli avant même de pouvoir mettre en œuvre l’article 5. La Moldavie, déjà partiellement acquise au Kremlin, pourrait aussi rapidement être sa prochaine proie. Il pourrait aussi décider de terminer le travail déjà bien entamé en Géorgie. Et puis quoi ensuite : la Pologne et les autres anciens membres du pacte de Varsovie ?

L’histoire est en train de se répéter. Il faut se souvenir que la première invasion de l’Allemagne nazie fut l’invasion de son pays frère, l’Autriche. Le parallèle avec la Russie et l’Ukraine est ahurissant.

Le monde doit stopper la brute. Maintenant. De toutes les manières possibles. Car la brute, qui n’a jamais connu de réelle défaite, n’arrêtera jamais d’abuser. Mais quand la brute perdra enfin, elle s’effondrera.

J’implore les intellectuels à cesser de chercher l’apaisement ou le compromis avec Poutine. Il faut protéger le ciel de l’Ukraine du prédateur qui l’envahit. Il faut aller plus loin dans le soutien armé. J’implore les intellectuels à demander l’envoi d’armes et d’avions, pas des casques ou des visières, mais de véritables armes et avions à l’armée ukrainienne afin qu’elle puisse mieux se défendre. Je vous implore de demander aux membres individuels de l’OTAN de s’engager militairement – pas au nom de l’OTAN, mais en leur nom propre.

J’implore les intellectuels du Canada à assumer leurs responsabilités, à se tenir debout devant la bête pour réclamer au gouvernement canadien qu’il prenne tous les moyens nécessaires pour stopper le mal avant qu’il n’avale toute l’Europe sur son passage.

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