Le 20 mars était l’occasion de célébrer la francophonie dans le monde. Une francophonie que beaucoup, dont le Québec (à travers l’Observatoire de la Francophonie économique), souhaitent également orienter vers un soutien plus accru des économies des États qui la composent.

Or, plus récemment, la COVID-19 est venue exacerber la fragilité des économies des sociétés développées à démographie vieillissante, comme celle du Québec. Elle a aussi mis au défi l’activité économique des pays en développement qui, eux, composent avec des populations plus jeunes. Ces deux solitudes, paradoxalement, font partie du même espace dit de la Francophonie, mais où les passerelles pourtant évidentes semblent rencontrer quelques difficultés à être bâties.

Un corridor mondial pour les francophones

Une affinité toute naturelle existe entre pays qui partagent la même langue. D’ailleurs, l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) a déjà réfléchi à un visa francophone de circulation afin de favoriser la coopération multilatérale francophone. L’usage du français a également toutes les chances de s’accroître dans le monde de l’économie, du travail et de l’éducation. Ces jeunes qui vont entrer ou qui sont entrés sur le marché du travail doivent pouvoir profiter de manière libre et facile d’un réseau francophone fier de cette langue de partage.

À l’instar des migrations pendulaires urbaines et nationales, nous pourrions imaginer des migrations temporaires et circulaires à l’échelle de la Francophonie où des ressources humaines se déplacent et contribuent aux différentes économies.

Au-delà de l’idée de « fuite des cerveaux » des pays en développement vers les pays développés, cette libre circulation est, selon nous, un trajet en pointillés, avec des étapes, des retours, et elle tisse un ensemble de liens entre la région de départ et celle d’arrivée, contribuant à une forme d’enrichissement et de soutien mutuel entre pays de la zone francophone.

Comment favoriser la vitalité du français dans le monde professionnel, notamment en promouvant un réseau professionnel francophone pérenne et performant ? Et si l’une des réponses à la relance économique post-COVID-19 résidait dans le savant partage des ressources humaines et de la main-d’œuvre au sein de la Francophonie ? Le Québec a tant à y gagner.

Réseau professionnel, vitalité du français et monde francophone peuvent aller de pair et être l’exemple d’une belle réussite si de vrais moyens sont développés à cet effet. Le dynamisme de la francophonie ne doit pas seulement dépendre des institutions internationales. Les organismes communautaires, le milieu économique et la société civile doivent y mettre du sien. L’organisme Accueil liaison pour arrivants et le Conseil du patronat du Québec proposent l’idée d’une francophonie polycentrique, unie et diverse.

Après tout, ces deux questions du réseau professionnel et de la mobilité ouverte essaient de faire face aux exigences du monde d’aujourd’hui, un monde globalisé où le concept même de frontière évolue et où les économies fragilisées de part et d’autre ont tout intérêt à collaborer.

La Conférence internationale de la Francophonie économique qui a eu lieu le 18 mars à Dakar, ou encore le Sommet économique à venir à l’automne à Djerba, sont des pivots pour renforcer nos liens entre francophones. Les occasions sont à saisir, dès maintenant.

Qu’attendons-nous ?

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