Le ministre des Transports américain, Pete Buttigieg, a demandé qu’on améliore la sécurité routière afin de protéger les piétons contre les accidents.

En effet, selon un organisme américain, le nombre de piétons happés a augmenté de 46 % entre 2010 et 2019. Au banc des accusés, on retrouve les véhicules, notamment les VUS, qui sont de plus en plus gros.

Qu’on se le dise, les piétons qui sont happés à mort dans nos rues et sur nos routes sont les victimes d’une tragédie sans nom. Je travaille comme camionneur depuis plus de 30 ans et j’estime que chaque blessure et chaque décès causés par des accidents de la circulation sont de trop.

La route, c’est mon bureau. J’y vois bien des choses chaque jour, mais je dois aussi reconnaître que je suis surpris de l’inconscience de certaines personnes.

De fait, je dois reconnaître que malgré mon préjugé favorable à l’égard des piétons, plusieurs d’entre eux sont de plus en plus imprudents. J’ignore si c’est une coïncidence, mais je remarque cet étrange phénomène depuis près de 10 ans. Je ne parle pas de nos personnes âgées ici, mais bien d’adultes avec toutes leurs facultés.

Combien de fois ai-je vu un piéton franchir une intersection sans même regarder des deux côtés ? En fait, cela me glace le sang.

Les adultes m’expliquaient dans mon enfance qu’il fallait avoir un contact visuel avec les conducteurs de véhicules pour pouvoir traverser une rue en toute sécurité. C’est à se demander si cette règle du gros bon sens est encore applicable de nos jours.

Que dire aussi des gens qui franchissent les rues entre les intersections ? Ou de ceux qui violent le Code de la sécurité routière, croyant que les feux rouges n’existent pas pour les marcheurs ?

Qu’on me comprenne bien ici : les automobilistes, les camionneurs, les motocyclistes et, bien entendu, les cyclistes doivent faire preuve de la plus grande prudence à l’égard des marcheurs. Mais les piétons ont aussi l’obligation d’être prudents et respectueux. Je tiens à rappeler ici que la sécurité routière ne repose pas que sur les épaules des autres usagers de la route.

Pour ce qui est de nos aînés, il faudrait aménager des zones sécuritaires au milieu des grandes intersections achalandées afin qu’ils puissent prendre une pause entre deux cycles de feu de signalisation. De plus, la durée du temps de traversée, de la priorité aux piétons, devrait être prolongée pour accommoder tout le monde.

Bien entendu, il faudrait réduire substantiellement le nombre et la taille des véhicules, mais ça, c’est une bataille qui va prendre beaucoup de temps.

D’ici à ce qu’on y arrive, le meilleur moyen pour améliorer le bilan routier est encore de respecter tous les autres usagers de la route, de rester vigilant lorsqu’on franchit une intersection et de laisser le temps à nos aînés de se déplacer à leur rythme.

C’est ainsi que nous mettrons fin à l’hécatombe chez les piétons.

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