Pandémie ou pas, ce sera bientôt le printemps. Nous pourrons rouvrir nos fenêtres et laisser libre cours à notre désir de visiter nos magnifiques parcs et nos jolis villages du Québec. La saison des vacances s’organise déjà, les réservations pour les séjours en villégiature et en camping s’envolent.

Le retour du beau temps comporte malheureusement ses inconvénients pour la majeure partie de la population qui aspire à se mettre au vert en toute quiétude. La pollution sonore est un fléau en progression partout dans le monde, y compris chez nous.

Les nuisances sont multiples, mais les véhicules motorisés demeurent à coup sûr la plus grande source de bruit indésirable dans l’espace public.

Il y a bien sûr les concerts de klaxon utilisés comme une arme d’intimidation ou de protestation. Les citoyens d’Ottawa et de Québec y ont goûté récemment avec les manifestations de camionneurs. Sans oublier l’utilisation abusive du même klaxon au quotidien par de nombreux automobilistes pour confirmer le verrouillage et le déverrouillage de leurs portières, à toute heure du jour et de la nuit.

Mais il y a pire, partout sur nos routes de campagne comme en ville, particulièrement durant la belle saison. Je veux parler des voitures et des motos dont le pot d’échappement émet un vacarme plus ou moins infernal.

C’est parfois à cause d’une défectuosité mécanique, mais le plus souvent parce que le silencieux en question a été modifié, au point de changer radicalement de vocation et d’en perdre son nom…

Je ne serais pas surpris que le Québec détienne un record mondial dans cette discipline fort peu olympique.

Nos services de police semblent peu enclins à faire respecter la réglementation existante censée nous protéger contre ces abus commis par une minorité de durs de la feuille. Même en région où le problème est particulièrement présent, il y a peu d’opérations policières visant à contrôler le niveau de bruit avec remise de constats d’infraction aux contrevenants. Les agents préfèrent attendre des plaintes formelles de la part de citoyens pour effectuer des interventions ponctuelles.

Inspection mécanique

Ce laxisme s’explique en bonne partie par le manque évident de volonté politique. Ainsi, comment expliquer que le gouvernement du Québec, contrairement à son voisin l’Ontario, n’ait pas jugé bon d’adopter un programme d’inspection mécanique obligatoire pour l’ensemble du parc automobile ? Cette mesure contribuerait à décourager le bidouillage des pots d’échappement et favoriserait un meilleur entretien général des véhicules.

Il faudrait peut-être que notre ministre des Transports, sur la route de ses vacances avec sa famille, se retrouve un jour coincé au milieu d’un peloton de motos pétaradantes pour qu’il prenne conscience de l’ampleur du désagrément que cela occasionne.

Ou encore que son repas à une terrasse d’un charmant resto soit perturbé par l’arrivée d’un tel peloton, tout de cuir noir vêtu, s’emparant des dernières tables disponibles.

Pour se justifier, les motards bruyants invoquent souvent leur apport économique pour les commerces des localités où ils s’arrêtent en chemin. Mais qu’en est-il de la clientèle paisible que leur seule présence fait fuir ?

Qu'en pensez-vous? Exprimez votre opinion