À l’occasion de la Journée mondiale contre le cancer, nous nous unissons pour nous pencher sur le problème urgent du cancer, mais aussi sur celui de la COVID-19.

Alors que le lancement des vaccins au Canada commençait à peine en février 2021, un an plus tard, 90 % des Canadiens âgés de 12 ans et plus, et près de la moitié des enfants de 5 à 11 ans ont reçu au moins une première dose. Des doses de rappel sont désormais disponibles, offrant une protection indispensable contre le variant Omicron. Les travailleurs de la santé, épuisés, mais héroïques, continuent de prodiguer des soins jour après jour.

Toutefois, on dirait parfois que les choses avancent d’un pas et reculent de deux. Aujourd’hui, le système de soins de santé du Québec est soumis à une énorme pression. La hausse des hospitalisations a de nouveau forcé l’annulation d’interventions chirurgicales et médicales non urgentes et les retards dans le dépistage du cancer sont toujours monnaie courante.

Au cours de cette pandémie, nous avons constaté à quel point le report des soins contre le cancer peut entraîner des conséquences dévastatrices.

Selon une étude menée au Canada, publiée dans le British Medical Journal, un retard de quatre semaines dans les traitements contre le cancer augmentait le risque de décès d’environ 10 %.

De plus, nous sommes conscients que la pandémie aura d’autres conséquences à long terme sur le cancer. L’exposition accrue à des facteurs de risque, comme la consommation d’alcool, la sédentarité, des visites moins fréquentes chez le médecin ainsi que des retards dans le dépistage et le diagnostic de cancers avancés pourraient avoir de graves répercussions sur la santé.

Le cancer demeure la principale cause de décès au Québec. Nous avons fait de grands progrès au cours des dernières décennies pour comprendre le cancer, pour offrir de meilleures options de traitement et pour sauver des vies. Nous ne voulons donc pas reculer.

Traiter les retards mais aussi investir dans la prévention

Le gouvernement peut prendre de nombreuses mesures pour composer avec les répercussions à long terme de la pandémie sur le cancer. Le plus urgent est de traiter les retards dans les rendez-vous, les dépistages, les diagnostics et les interventions chirurgicales. Il faut également se concentrer sur la prévention et investir dans ce domaine. Des recherches démontrent que quatre cancers sur dix peuvent être évités. Cependant, nous investissons relativement peu dans des stratégies qui pourraient sauver des vies et alléger la pression que subit notre système de soins de santé.

La pandémie a également mis en évidence le rôle essentiel des proches aidants. Ces derniers assument de plus en plus de responsabilités et comblent les lacunes du système de santé. Des sondages récents de la Société canadienne du cancer révèlent des niveaux plus élevés d’anxiété chez les proches aidants. En raison du rôle inestimable qu’ils jouent pour aider les personnes atteintes de cancer, tous les efforts doivent être déployés pour souligner leur importance et assurer leur sécurité pendant la pandémie.

Même avant la pandémie de COVID-19, de nombreuses communautés, à savoir les Premières Nations, les Inuits, les Métis, les immigrants, les minorités visibles, les personnes à faible revenu et les habitants des régions rurales étaient mal desservies dans l’ensemble du spectre des soins contre le cancer. Les inégalités ont été exacerbées pendant la pandémie et la priorité devra être accordée dès que possible aux besoins de ces groupes.

Notre gouvernement a la responsabilité de nous sortir de cette pandémie, mais aussi de construire un système de soins de santé tourné vers l’avenir qui fonctionne pour toutes les personnes au pays.

Il faut investir dans des soins préventifs et équitables. En agissant maintenant, nous obtiendrons de meilleurs résultats à l’avenir, aussi bien pour le cancer que pour d’autres maladies.

Tout le monde peut contribuer au maintien de notre système de soins de santé en se faisant vacciner et en suivant les directives de santé publique. Moins il y aura de cas de COVID-19, plus les personnes atteintes de cancer pourront recevoir les soins dont elles ont besoin et avoir de meilleures chances de survie.

Les gens devraient également surveiller les signes et les symptômes du cancer, continuer à faire des tests de dépistage réguliers et parler à leur médecin s’ils remarquent des changements. Le dépistage précoce du cancer est essentiel.

Alors que la pandémie entame sa troisième année, il n’a jamais été aussi important de défendre les besoins des personnes atteintes de cancer et de leurs proches aidants.

Consultez le site de la Société canadienne du cancer Qu'en pensez-vous? Exprimez votre opinion