Deux associations à portée provinciale du Québec unissent leurs voix pour signifier au gouvernement du Québec que les entreprises d’ici et les travailleurs autonomes issus du domaine des évènements d’affaires sont à bout de souffle.

Nous représentons plus de 200 entrepreneurs fatigués de toujours passer après les autres. Nous sommes exténués d’être toujours parmi les derniers à être déconfinés, alors que le secteur du tourisme d’affaires (réunions, congrès et expositions) est hautement sécuritaire et représente jusqu’à 40 % des retombées économiques globales du tourisme.

Une fois de plus, nos entrepreneurs présents partout au Québec ont été oubliés dans les annonces gouvernementales du 25 janvier.

Notre industrie demeure fermée pour cause de pandémie. Mais la réalité est que les établissements qui accueillent des évènements d’affaires au Québec ont démontré leur capacité à préserver la santé et la sécurité des travailleurs et des visiteurs. Les réunions se tiennent dans des environnements contrôlés et régis par un rigoureux protocole sanitaire.

Alors, pourquoi nous pénaliser ?

Le risque de contagion dans un évènement d’affaires n’est certainement pas plus élevé que celui qui pourrait survenir dans un restaurant ou une salle de spectacle. Les évènements d’affaires doivent être considérés au même titre que les évènements culturels.

Notre secteur fut l’un des premiers frappés par la crise. Les hôteliers, organisateurs, fournisseurs et travailleurs autonomes continuent d’accumuler des pertes importantes, ayant atteint la colossale somme de 1,2 milliard de dollars⁠1 à ce jour. De plus, on constate un exode d’expertise et de main-d’œuvre. Combien de techniciens audiovisuels, de maîtres banquet et d’installateurs professionnels de décors et de kiosques auront quitté l’industrie lors de la reprise des activités ?

Les réunions d’affaires et les congrès permettent aux établissements en région de générer de 50 % à 65 % de leurs revenus annuels en offrant l’avantage de combler la basse saison en tourisme d’agrément. Notre industrie fait vivre des milliers de familles dans les grands centres et partout ailleurs au Québec.

L’urgence de protéger la saison printanière

Un évènement d’affaires, une exposition ou un congrès se planifient des semaines, voire des mois en amont. Notre industrie a besoin d’une annonce immédiate à l’égard du calendrier de réouverture. La survie des entreprises et le retour des travailleurs du secteur en dépendent. Puisque les congrès internationaux ne reviendront pas massivement au cours des prochaines semaines, le marché local constitue une occasion à saisir. Pourvu que les évènements d’affaires soient autorisés.

Les mois de mars à juin représentent 36 % de nos recettes annuelles. Sans prévisibilité, une somme de 240 millions de dollars est en jeu à très court terme.

Ce sont potentiellement 1240 évènements locaux qui alimentent une grande roue génératrice de retombées économiques qui sont à risque.

Il y a urgence d’agir.

Pour protéger notre haute saison qui débute au printemps, le gouvernement doit procéder à des annonces au plus tard le 14 février 2022. Sans quoi les évènements prévus en mars, avril et mai seront annulés ou reportés encore une fois, ce qui entraînera des pertes financières considérables.

Nous insistons sur le fait qu’il en va de la survie de nombreux sites événementiels et de centaines de fournisseurs qui gravitent dans l’écosystème des réunions d’affaires et congrès. Au total, 27 000 emplois en dépendent, car l’absence actuelle de prévisibilité empêche les entrepreneurs de rappeler au travail des milliers de personnes.

* Cosignataire : Caroline Lepage, présidente du Regroupement de l’industrie des évènements d’affaires (RIEA)

1. Estimation de Tourisme d’affaires Québec à partir du Diagnostic provincial en tourisme d’affaires, RCGT, février 2020

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