Des billets, des hot-dogs et quoi encore ?

Heureusement que lors de la Seconde Guerre mondiale, on n'a pas eu à compter sur les jeunes d'aujourd'hui, car pour les enrôler dans cette bataille qu'on livre au coronavirus, c'est avec des cadeaux et des hot-dogs qu'il faut les attirer, par exemple, aux abords du Centre Bell. Cela vaut pour la première injection, que faudra-t-il leur promettre pour l'essentielle seconde dose ?

Ce manque d'empressement, voire de solidarité envers la collectivité, m'étonne et devrait décevoir les experts et journalistes qui se sont tant attelés à la mission de fournir des renseignements clairs et précis depuis mars 2020.

Pendant qu'on promet d'aller au-devant de cette jeunesse « peu importe où elle se trouvera cet été » afin de l'inoculer, pour les vieux parmi nous, on n'a pas facilité l'accès à la première dose ni devancé le second rendez-vous. Contraste saisissant.

Peu importe si, pour recevoir la deuxième injection, il faut se présenter au site de vaccination deux fois plutôt qu'une, en comptant sur quelqu'un pour nous y conduire, d'abord pour fixer le rendez-vous, ensuite pour boucler la boucle, on a, nous les vieux, accepté de bonne grâce de composer avec les ratés de Clic santé cliquant mal. Nous relativisons en ressortant heureux, car mieux protégés. Mais avouons qu'un cornet de crème glacée pendant l'attente post-deuxième dose nous aurait plu.

Notre jeunesse est-elle grosso modo trop chouchoutée ? Je m'en veux de le croire. L'appel à la solidarité tombe à plat.

Et s'il y a une quatrième vague ? C'est sur des vagues d'insouciance que surfent les personnes se croyant invincibles même face à un virus mortel. Cette jeunesse qui tire exemple non pas d'aînés ou de vrais héros du quotidien comme les travailleurs de la santé espérant avoir droit à des vacances plus que méritées, mais bien d'idoles ne parlant parfois qu'en anglais. Cette crise sanitaire n'est-elle pas vite devenue une sinistre loterie faisant aussi des jeunes des perdants ? Pensez aux séquelles de la COVID longue. La question qui tue : la pandémie nous a-t-elle changés en mieux collectivement ? Chassez le naturel, il reviendra au galop. Trop vite oubliées sont les privations desquelles nous refusons de tirer des leçons.

Qu'en pensez-vous? Exprimez votre opinion