Il y a à peine 18 mois, Montréal était l’hôte du plus important rassemblement pour l’environnement de l’histoire du Canada, alors que 500 000 personnes défilaient pacifiquement aux côtés de Greta Thunberg. Les Montréalais répondaient ainsi à l’appel lancé par la jeunesse et renforçaient la réputation de la métropole comme l’une des villes les plus engagées pour le climat en Amérique, sinon au monde.

Maintenant amputée de précieux mois passés en confinement en raison de la pandémie, la jeunesse de 2021 entrevoit son avenir avec inquiétude. Et elle a raison. La science est claire : sans changements profonds dans nos manières d’aménager nos villes, de nous déplacer, de nous alimenter, de produire et de consommer, cette génération verra sa qualité de vie et son avenir lourdement compromis. Il s’agit d’une injustice fondamentale et intolérable.

Le Grand Montréal fait déjà face à une augmentation de la fréquence et de l’intensité des catastrophes naturelles sur son territoire, comme en témoignent la canicule de juillet 2018 qui a provoqué 66 morts précoces, et les inondations sans précédent de 2017 et 2019 qui ont fait des milliers de sinistrés. De tels évènements, censés être rares mais s’étant produits trois années de suite, doivent nous ramener à la réalité. On estime aussi que 1500 personnes meurent prématurément chaque année à Montréal en raison de la mauvaise qualité de l’air.

Les résidants des quartiers les plus défavorisés, en particulier les personnes âgées et les enfants ainsi que les populations immigrantes ou racisées, sont les plus exposés aux effets de la pollution. Leurs milieux de vie sont souvent privés d’espaces verts et trop souvent au cœur d’îlots de chaleur qui font des victimes chaque année.

Ces données illustrent le coût humain des problèmes environnementaux, qui renforcent les inégalités sociales existantes, et la nécessité de renforcer notre résilience climatique. La pandémie a mis en lumière le rôle crucial de nos milieux naturels et de nos parcs pour la santé publique, comme les canicules et les inondations ont démontré l’importance de verdir nos milieux de vie.

À titre de fondation communautaire vouée à l’avancement des objectifs de développement durable, la Fondation du Grand Montréal (FGM) considère que la réduction des inégalités environnementales et l’équité entre les générations sont au cœur de sa mission. Elle répond donc à son tour à l’appel de la jeunesse et des populations défavorisées et se donne les moyens d’agir.

C’est ainsi que nous avons récemment annoncé le lancement du Fonds Collectif pour le climat et la transition écologique à la Fondation du Grand Montréal, avec un investissement initial d’un demi-million de dollars. Le Fonds a déjà été mis à contribution pour mettre sur pied, en collaboration avec la Fondation familiale Trottier et avec l’appui de la Ville de Montréal, le Partenariat Climat Montréal. Rappelons que cette initiative vise à mobiliser les acteurs-clés de la collectivité montréalaise pour réduire les émissions de GES de 55 % d’ici 2030, mettre la métropole sur la voie de la carboneutralité d’ici 2050 et rendre notre ville plus verte et résiliente.

Les dernières années ont durement éprouvé Montréal avec des inondations et une canicule historiques, suivies d’une pandémie. Mais notre ville est dotée d’une grande résilience et d’une créativité qui semble sans limite.

Comme d’autres grandes villes du monde déjà engagées dans cette voie, l’avenir de Montréal passe par la lutte contre les changements climatiques, des milieux de vie verts et résilients pour tous, la mobilité active et durable, et une qualité de vie renouvelée.

Nous appelons donc l’ensemble de la communauté à s’engager avec nous, et à se ranger derrière les nombreuses initiatives qui contribueront à faire de Montréal une ville parmi les plus vertes au monde, qui suscitera la fierté de ses habitants et qui nourrira l’espoir d’une jeunesse qui en a grand besoin.

Qu'en pensez-vous? Exprimez votre opinion