Les politiques d’achat du gouvernement, notamment pour de l’équipement de protection individuelle, nous ont fait privilégier des fournisseurs étrangers ou des produits toxiques pour nos enfants et leurs enseignants.

Depuis l’éclatement de la pandémie, nous avons encouragé des achats locaux sous diverses formes. Par esprit de solidarité, mais aussi pour garder notre économie en vie. Alimentation, commerce en ligne… notre intérêt pour les produits fabriqués ici a connu bien peu de limites.

Nul besoin de rappeler que l’achat local favorise de plus grandes retombées ici. Même si le coût est plus élevé par rapport à un produit comparable, plus économique, mais importé, ces coûts seront rapidement compensés par des impacts qui font tourner la roue de notre économie.

Pourtant, cette logique semble échapper à l’achat d’équipements de protection individuelle. Début mars, un contrat pour fabriquer des masques avec fenêtre, destinés aux éducatrices en garderie, a échappé à une entreprise québécoise qui les fabrique ici.

Le grand vainqueur : une autre entreprise d’ici, mais qui les importe. La différence de prix ? Cinq cents l’unité.

Juste avant Pâques, on a également appris que des masques jugés non conformes avaient été distribués notamment dans nos écoles et garderies, alors qu’ils pouvaient être toxiques pour leur utilisateur. Des masques… importés, encore une fois.

Ces deux exemples nous montrent clairement qu’il est plus que temps de privilégier de nouveaux critères dans l’achat de nos équipements de protection individuelle – et, pourquoi pas, pour d’autres types d’approvisionnement aussi.

La qualité et les retombées

Le prix ne peut plus être le critère prédominant. Il faut choisir la qualité pour la sécurité de tous. Il faut choisir de plus grandes retombées économiques locales. Il faut rebâtir une autonomie pour du matériel stratégique, à plus forte raison lorsque notre santé et notre sécurité sont en jeu.

Nous sommes des parents, des enseignants, des citoyens inquiets de voir qu’on achète au plus bas prix au détriment de notre santé et notre sécurité.

C’est encore plus vrai lorsqu’on parle d’un équipement qui va directement sur notre visage. Pourtant, il existe des fabricants locaux et reconnus qui peuvent fournir nos masques et d’autres équipements de protection. Pourquoi les laisser de côté pour une question de coût, au risque d’entraîner d’autres conséquences néfastes ?

D’ailleurs, un achat à faible coût cache souvent une dépense, qui fait fuir notre argent vers d’autres pays. Un achat local, quant à lui, devient rapidement un investissement beaucoup plus bénéfique.

Nous avons été victimes de notre trop grande dépendance à l’importation au début de la pandémie. Nous avons failli manquer de matériel de protection alors que les frontières se refermaient de l’autre côté des océans, les gouvernements étrangers voulant protéger leur propre approvisionnement.

Notre demande au gouvernement est claire : la qualité doit peser plus lourd dans nos appels d’offres. Les retombées locales doivent compter davantage encore lorsqu’on accorde des contrats publics.

La pandémie a créé bien des remises en question et nous pousse à repenser notre approche dans plusieurs sphères de nos vies. Il n’y aura pas de meilleur moment pour adopter des politiques d’achat qui représentent véritablement nos besoins.

* Cosignataires : Cecilia Finoli, maman de trois enfants ; Amelia Cameron, maman de deux enfants ; Melissa Samuel, maman de quatre enfants et Janice Bowen, maman de trois enfants

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