Cher monsieur le Premier Ministre Legault,

Je vous écris en tant qu’adolescente de 16 ans, élève-athlète, et je tiens à vous adresser cette lettre personnellement. Il y a maintenant bientôt un an que cette pandémie est venue chambouler nos vies, et comme les médias n’ont toujours pas pris la peine de divulguer concrètement comment nous, la jeune génération québécoise, vivons ce péril sans fin, eh bien j’en devine qu’il est de mon devoir de vous en faire part.

Nous nous sentons oubliés et sacrifiés. Nous sommes démotivés, et le taux de détresse chez les jeunes ne fait qu’augmenter.

Mais vous voulez savoir ce que la grande majorité des adultes et aînés pensent de notre situation ? Ils nous trouvent complètement capricieux, centrés sur notre nombril et notre petite personne.

Pourtant, lorsque je vais me promener dehors, je vois des adultes en groupe sans masque dans la rue. Ou quand que je vais magasiner, je vois des personnes âgées en groupe, portant leurs masques en-dessous de leurs nez.

Cela fera bientôt trois mois que la majorité des jeunes respectent les mesures sanitaires mises en place, et pourtant, on ne reçoit aucune reconnaissance et allègement de notre côté.

Vous permettez les rassemblements dans les lieux de culte et vous ouvrez les commerces non essentiels qui attroupent les personnes les plus vulnérables à la COVID-19. Par contre, lorsqu’on parle de rouvrir les écoles pour nous permettre de pratiquer notre passion, la question est close et il est impossible de pouvoir nous permettre cette liberté.

Les courbes

Vous abaissez la courbe des cas de COVID-19, mais celle des suicides et celle des adolescents éprouvant des symptômes de dépression, de la détresse, de la solitude, de l’anxiété et j’en passe, en revanche, elle ne fait qu’escalader.

Vous écrivez des articles, faites des entrevues, parlez publiquement de la situation dans les hôpitaux, de l’impact de cette pandémie sur l’économie, des CHSLD, mais nous, on nous oublie.

Personne ne prend la peine de nous donner une voix dans ce tourbillon, de défendre nos droits, ou tout simplement de réaliser que nous sommes affectés beaucoup plus que l’on croit.

Nous passons inaperçus malgré tous les efforts que nous faisons sans nous plaindre, sans contester. Nous restons compréhensifs et, par-dessus tout, silencieux. Je vous demande de permettre aux jeunes d’aller à l’école, pour que nous puissions reprendre nos sports et nos passions. Donnez-nous la possibilité d’être à nouveau motivés et d’être heureux. Laissez les jeunes construire leur avenir. Monsieur Legault, ne nous abandonnez pas, ne nous oubliez pas. Car après tout, nous sommes l’avenir. Avec tout mon respect et ma sincérité.

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