Mettons-nous à l’œuvre pour insuffler l’espoir qu’il est possible de vivre malgré les virus. On doit faire mieux, en tenant compte des impératifs en matière de normes sanitaires, pour soutenir particulièrement la motivation de la jeune génération.

Il faut demeurer vigilants pour éviter la propagation hors de contrôle du virus, mais il est temps (après presque une année) de se demander ce qu’on pourrait faire autrement pour remettre la vie en priorité ! Nous saisissons maintenant de plus en plus que nous ne reviendrons pas à ce qu’on considérait comme étant une situation « normale ». Il semble évident que nous ne sommes pas à l’abri d’autres virus de ce genre et que nous allons devoir apprendre à vivre avec ceux-ci. Insistons sur le mot vivre.

L’école a un rôle central et fondamental. En tant que professeure, je serais la première à défendre l’importance d’offrir un encadrement pour l’apprentissage. Le travail aussi, c’est important, tant sur le plan individuel que collectif. Pour gérer la pandémie et atténuer ses conséquences sur le système de santé, accorder la priorité au travail et à l’école était certainement ce qu’il fallait faire à court terme. La pandémie a toutefois eu le bénéfice de nous rappeler que la raison de notre existence ne réside pas uniquement dans notre contribution à la croissance économique. Nous avons besoin de contacts : avec l’autre pour communiquer ; avec le beau pour nous émerveiller ; avec le différent pour nous ouvrir l’esprit ; avec le défi pour nous pousser ; avec le rêve pour être créatif, et alors que l’école et le travail peuvent offrir ces occasions, la vie en offre également beaucoup d’autres.

Je suis une idéaliste, je m’en confesse, mais nous avons besoin d’idéalisme pour nous « réinventer ». Les jeunes en particulier ont besoin d’inspiration et de motivation. Pour nombre d’entre eux, cela fait une année qu’ils doivent mettre de côté ce qui les fait vibrer ; l’art, le sport, les relations sociales, les activités parascolaires. Beaucoup passeront à côté d’occasions de développement personnel dans les années où ces expériences façonnent des êtres humains aptes à faire face à l’avenir, à contribuer de façon significative et variée à la société. L’art, le sport et les différentes implications parascolaires, c’est beaucoup plus qu’un divertissement. C’est une façon de découvrir, de s’ouvrir sur le monde, de s’exprimer, de se discipliner, de se connaître et de connecter avec les autres.

Illustrons ces propos avec deux exemples. Il y a un écosystème très vivant et en croissance, incluant des entrepreneurs, dans le domaine de la danse. Au cours des derniers mois, beaucoup ont tenté différentes approches pour maintenir une certaine forme d’activités. Mais danser seul dans son salon ou devant un écran d’ordinateur n’apporte pas du tout les mêmes bénéfices. Après pratiquement un an de fermeture, il faut penser à donner espoir et s’engager dans une voie vers la réouverture. Il doit évidemment y avoir de nouvelles consignes, mais en consultation avec les intervenants du milieu, des normes sanitaires peuvent être mises en place. La très grande majorité des danseurs seraient ravis de s’y conformer pour pouvoir raviver un peu de leur passion si fondamentale pour se réaliser pleinement comme individu, et ce, au bénéfice de toute la société.

Aussi, il faut souligner l’impact des mesures de confinement sur les athlètes. Tout fermer n’est plus soutenable. La marche ou la course à l’extérieur, bien que salutaire pour beaucoup d’entre nous en ce moment, n’est pas un substitut à l’entraînement requis pour les athlètes. Chaque sport a ses particularités et nécessite des installations spécifiques pour se développer et aspirer à l’atteinte de performances de haut niveau. Il est possible qu’il soit incontournable de fermer les installations intérieures ou extérieures pour de courtes périodes, disons quelques semaines. Les athlètes se motivent en optant pour des alternatives pour s’entraîner autrement, de façon temporaire et améliorer certains aspects utiles lors du retour à la compétition. Cela a toutefois des limites importantes et ne peut pas être une solution pour des périodes plus longues. Graduellement, en impliquant les fédérations et associations sportives, les clubs et les entraîneurs, les athlètes de haut niveau, les athlètes espoirs, puis l’ensemble des sportifs, un retour progressif à la pratique du sport de façon sécuritaire est envisageable.

Il y a de nombreux autres exemples, où tous ont intérêt à respecter ce qui constituerait de nouvelles normes sanitaires et il faut donc établir celles-ci sur la base de ce qu’on connaît maintenant du virus. Il faut apprendre à vivre malgré, et avec, les virus.

L’idée ici n’est pas de minimiser la difficulté à gérer de telles crises, ou encore la nécessité de soutenir le service de santé ni de diminuer l’importance de nombreuses autres priorités sociales et économiques, mais seulement de souligner, bien humblement, cette situation. L’apport actuel et futur des jeunes artistes et athlètes améliore le monde dans lequel on vit et il serait décevant qu’on empêche plus longtemps le déploiement de leurs ailes, car nous en avons besoin pour faire progresser notre société.

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