Je me sens impuissant et je ne suis certainement pas le seul. Nous sommes à l’aube de l’année 2022, mais – on va se le dire franchement – l’avenir semble peu reluisant et climatiquement déréglé. À l’heure des bilans, l’année 2021 sera sans aucun doute l’année de toutes les catastrophes et je ne fais pas référence à la pandémie mondiale de COVID-19.

Incendies de forêt dévastateurs dans l’Ouest canadien, vagues de chaleur meurtrières, inondations jamais vues, sécheresse : le Canada n’est pas épargné et le reste du monde ne le sera pas non plus.

Prenons par exemple les inondations historiques du mois de juillet dernier en Allemagne, qui se sont avérées la pire catastrophe naturelle du pays depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale et qui ont fait 180 morts.

Prenons la petite ville de Lytton en Colombie-Britannique, qui est devenue tristement célèbre malgré elle, où on a enregistré le record de température la plus élevée au Canada avec 49,5 °C.

Prenons la vague de chaleur historique qui s’est posée sur cette même province en juin dernier où près de 719 morts subites ont été recensées en une semaine.

Vous voulez mon avis, ces évènements extrêmes ne sont que la pointe de l’iceberg. Pire encore, ces évènements climatiques extrêmes emporteront avec eux la vie de milliers de personnes. J’en rajoute, parce que l’assureur Swiss Re évalue les coûts des catastrophes naturelles en 2021 à l’échelle planétaire à près de 320 milliards de dollars canadiens, en hausse de 24 % par rapport à l’année précédente.

Imaginez ce que nous aurions pu faire avec tout cet argent pour nos écoles, nos hôpitaux, nos jeunes et la réduction des inégalités.

En plus, l’imprévisibilité des évènements météorologiques liés aux changements climatiques aura tôt ou tard une incidence à la hausse sur le prix des denrées alimentaires, estime Sylvain Charlebois, directeur du laboratoire de sciences analytiques en agroalimentaire à l’Université Dalhousie. Cela veut dire que se nourrir, pourtant un besoin de base pour chacun d’entre nous, coûtera de plus en plus cher. Elle aura des effets négatifs au sein de la population comme une hausse du nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire.

Vous voyez, les bouleversements climatiques n’épargnent personne et ont des conséquences, quoi qu’on dise et quoi qu’on fasse.

Certes, le nouveau ministre de l’Environnement du Canada, Steven Guilbeault, parle d’une « prise de conscience planétaire » des chefs d’État et de gouvernement dans la foulée de la COP26. Beaucoup d’entre eux se sont déplacés pour prendre part à cette grande rencontre internationale, ce qui pouvait nous faire croire effectivement que nos dirigeants allaient une fois pour toutes passer à l’action au-delà des belles paroles. L’enjeu des énergies fossiles fut l’un des sujets les plus discutés. Bonne nouvelle, une vingtaine de pays se sont engagés à mettre fin aux subventions internationales aux énergies fossiles, dont le Canada.

Mais, il faudra en faire beaucoup plus. Il ne faudra pas viser simplement des cibles comme 2030 ou 2050, mais des cibles et des actions à court terme du genre 2023, 2024. La transition énergétique, elle se doit d’être maintenant parce qu’il y a urgence.

En plus, d’autres rapports viendront au cours de l’année 2022, comme celui des experts climat de l’Organisation des Nations unies. Leur conclusion préliminaire est sans équivoque : la vie sur Terre comme nous la connaissons sera inévitablement transformée par les bouleversements climatiques d’ici 30 ans. L’urgence ne peut-elle pas être plus claire ? C’est maintenant, pas dans 10 ou 20 ans, que nous pouvons faire une différence. Je reste optimiste, mais il faut passer à l’action, sans trop réfléchir.

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