L’auteure s’adresse au premier ministre François Legault et au ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, André Lamontagne

J’aimerais porter à votre attention un sujet qui tient à cœur aux Québécois : la protection de nos animaux de compagnie. La pandémie a donné lieu à une vague d’adoption d’animaux sans précédent. Au cours de la dernière année seulement, 200 000 animaux de compagnie ont été adoptés au Québec et, pour la première fois, plus de la moitié des foyers québécois abritent un chat ou un chien. ⁠1 Cependant, nos lois sur le bien-être des animaux n’ont pas été mises à jour pour refléter les dernières publications scientifiques.

Fait inquiétant, le Québec permet encore des interventions désuètes comme l’amputation digitale partielle (communément appelée dégriffage), la coupe des oreilles, la coupe de la queue et les opérations chirurgicales de dévocalisation sur les animaux de compagnie.

Aucune littérature médicale ou scientifique ne soutient ces procédures pour la santé de nos animaux. Les études montrent que ces procédures sont nuisibles et entraînent des conséquences négatives pour nos animaux de compagnie, telles que des douleurs chroniques, des douleurs prématurées et une incapacité à exprimer leur comportement normal. Nombreux sont ceux qui soutiennent que ces procédures devraient être désignées par un terme plus précis : la mutilation.

Malgré les idées fausses qui circulent, les études montrent qu’après une interdiction provinciale du dégriffage⁠2, le bien-être des animaux de compagnie et de la société s’accroît globalement.

Le Québec ainsi que l’Ontario sont les deux seules provinces du Canada où ces opérations chirurgicales sont encore autorisées.

Toutes les associations et tous les ordres professionnels de vétérinaires et de techniciens du Québec (l’Association des médecins vétérinaires du Québec, l’Association des techniciens en santé animale du Québec, l’Association des étudiants en médecine vétérinaire du Québec et l’Ordre des médecins vétérinaires du Québec) ainsi que l’Association canadienne des médecins vétérinaires ont pris position en s’opposant à ces procédures.

Ces interventions ne génèrent que peu de profits, voire aucun, pour la société. En effet, dans un cadre de pénurie de vétérinaires et de techniciens, moins d’animaux peuvent être traités pour des problèmes médicaux bien plus urgents et bien plus graves.

Aujourd’hui, j’utilise ma voix pour parler au nom des sans-voix. Aujourd’hui, je vous demande d’interdire les opérations chirurgicales de mutilation non préventives et non thérapeutiques sur nos animaux de compagnie.

J’ai confiance en mon gouvernement, et je sais que nous voulons tous être du bon côté de l’histoire.

1. Lisez le communiqué de l’Association des médecins vétérinaires du Québec en pratique des petits animaux 2. Consultez le Journal of Feline Medicine and Surgery (en anglais) Qu'en pensez-vous? Exprimez votre opinion