Le 10 novembre dernier, le Canada a signé un accord mondial visant à atteindre 100 % de ventes de camions et d’autobus neufs zéro émission d’ici 2040, à la suite des discussions mondiales sur les véhicules électriques (VÉ) lors de la COP26, à Glasgow.

Cette annonce a suivi de près une autre déclaration internationale : celle où tous les véhicules de passagers (y compris les fourgonnettes) seront électriques d’ici 2035 sur les principaux marchés comme le Canada, et à l’échelle mondiale d’ici 2040.

Ces accords ont suscité un regain d’optimisme quant à l’avenir de la décarbonisation des véhicules. Cependant, aucune mesure législative n’est encore en place pour assurer une offre et des ventes suffisantes de véhicules électriques, ou pour garantir que les ventes de véhicules à essence seront progressivement éliminées au Canada.

Le printemps dernier, le gouvernement fédéral a fixé un nouvel objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) de 40 % à 45 % pour 2030 par rapport au niveau de 2005. Au cours des 14 années entre 2005 et 2019, les émissions de GES n’ont diminué que de 1 %. Cela signifie que le Canada devra réduire ses émissions de GES de 39 % à 44 % supplémentaires en 11 ans.

Le secteur des transports représente 25 % des émissions de GES du Canada… si on ne tient pas compte des émissions en amont.

De plus, un rapport de l’Agence internationale de l’énergie publié en 2019 a estimé que le parc canadien de véhicules légers avait la consommation moyenne de carburant et les émissions de GES par kilomètre parcouru les plus élevées de tous les pays du monde.

En ce qui concerne l’adoption de véhicules électriques, selon Statistique Canada, les ventes de VÉ légers ont atteint 4,9 % au Canada au cours du deuxième trimestre de 2021. À titre comparatif, en septembre dernier, les ventes ont atteint 20 % en Chine, 22 % en France, 29 % en Allemagne et 91,5 % en Norvège.

Donc, s’il est important de fixer des objectifs, nous avons besoin de stratégies crédibles pour pouvoir les atteindre.

Il est temps d’adopter une stratégie canadienne de mobilité électrique

Si nous applaudissons l’engagement du Canada à électrifier les camions et les autobus au plus tard en 2040, nous exhortons le gouvernement fédéral à adopter une stratégie d’électrification des transports ambitieuse, coordonnée et soutenue par l’industrie, qui mettrait le Canada sur la voie d’un niveau accéléré d’adoption des véhicules électriques.

C’est pourquoi Mobilité Électrique Canada (MEC) a retroussé ses manches aux côtés des leaders de l’industrie et a récemment publié le Plan d’action VÉ 2030 du Canada pour aider le gouvernement à atteindre ses objectifs. Si ce dernier l’adopte, le plan établira 32 mesures pour mettre le Canada sur la voie de la mobilité électrique, en appui aux objectifs économiques, environnementaux et de santé publique du Canada.

Dans le discours du Trône de 2020, la gouverneure générale a déclaré que « le gouvernement veillera à ce que le Canada soit la juridiction la plus compétitive au monde pour les entreprises de technologies propres ».

Pour que le Canada devienne un véritable chef de file mondial dans le domaine des technologies propres et de l’industrie des véhicules électriques, il peut et doit adopter les nouvelles normes d’émission US-EPA pour les véhicules et établir une politique ambitieuse en matière de mobilité électrique, y compris des normes VZÉ, simultanément.

Cela permettra au Canada de se positionner en tant que leader en matière de politique climatique et de véhicules électriques, de devenir le siège d’industries manufacturières liées aux VÉ et de démontrer au reste du monde que la décarbonisation des transports est à la fois écologiquement viable et économiquement saine. L’un des meilleurs mécanismes pour atteindre cet objectif est de légiférer sur l’élimination progressive des ventes de véhicules à combustion au moyen d’une norme VZÉ – une des mesures clés soulignées dans le plan d’action VÉ 2030 de MEC.

Les évènements climatiques catastrophiques dont nous sommes actuellement témoins, de la Colombie-Britannique aux Maritimes, nous rappellent brutalement que nous devons être beaucoup plus audacieux dans notre lutte contre les changements climatiques. Pour réaliser nos ambitions en matière de climat, la mobilité électrique doit être un élément clé de la solution canadienne pour l’avenir de notre environnement, de notre santé, de notre sécurité et de notre économie.

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