À quelques semaines des élections municipales, le Chantier de l’économie sociale (le Chantier) et le Conseil québécois de la coopération et de la mutualité (CQCM) souhaitent stimuler le « réflexe collectif » chez les futurs élues et élus municipaux.

À travers les propositions électorales des candidates et candidats, nous espérons que les élections municipales servent à pousser plus loin les partenariats entre les municipalités et les entreprises collectives. Et, notamment, que les candidats prennent des engagements concrets pour favoriser la création et la croissance de celles-ci. À titre d’interlocuteurs privilégiés du gouvernement du Québec en matière d’économie sociale, le Chantier et le CQCM ont entre autres pour mission de promouvoir et de participer au développement social et économique des collectivités.

Dans chacune de nos régions, on retrouve des centaines d’entreprises collectives qui fournissent des services et des biens dans une logique d’accessibilité, de qualité et de pérennité, stimulant du même coup l’économie locale. Ces coopératives ou OBNL bien ancrés dans leur milieu contribuent au caractère unique de chaque ville et village, maintenant ainsi une diversité et une vitalité territoriales qui caractérisent le Québec.

La qualité de vie dans les communautés et la résilience de celles-ci ne seraient pas les mêmes sans les entreprises collectives. Elles sont donc des partenaires naturelles des gouvernements de proximité et doivent pouvoir compter sur eux pour pouvoir se déployer à leur plein potentiel.

Une première façon de propulser l’entrepreneuriat collectif est de soutenir les efforts pour en faire un modèle privilégié pour des entrepreneurs souhaitant passer le flambeau dans leurs entreprises et pour leur communauté. Le repreneuriat collectif constitue une alternative gagnante pour assurer le maintien local d’un siège social, préserver une composante stratégique d’une chaîne de valeur de plus en plus globalisée et assurer la continuité des activités socio-économiques locales tout en conservant les services de proximité et les emplois.

Une autre façon est de maximiser la portée des leviers de développement d’une municipalité en priorisant les achats auprès d’entreprises d’économie sociale. Pour y arriver, les municipalités et MRC peuvent se doter de politiques d’approvisionnement en économie sociale qui incluent des critères sociaux et environnementaux dans les achats publics ou encore prévoir des marchés réservés à ces entreprises.

D’autres outils sont aussi à la disposition du monde municipal afin de faciliter le développement des entreprises collectives, dont le financement au démarrage, le prêt de matériel et le soutien aux partenariats locaux entre les entreprises et autres acteurs clés, publics et privés, du développement local.

Ces alliances entre les municipalités, les MRC, les entreprises collectives et les organisations qui les soutiennent ne peuvent qu’être bénéfiques pour favoriser un développement inclusif et un enrichissement de nos milieux de vie. Qu’ils s’agissent de la réhabilitation du patrimoine bâti, de l’accès aux logements abordables, de la valorisation des matières résiduelles, du marketing territorial ou de l’attraction de la main-d’œuvre en région, et bien plus, les entreprises d’économie sociale offrent des solutions à des enjeux municipaux. Les efforts du monde municipal dans les prochaines années doivent donc renforcer leur capacité d’agir. Avec le « réflexe collectif », les candidates et candidats municipaux peuvent se donner les moyens de relever les défis qui attendent nos collectivités.

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