La télémédecine est à mon avis une mesure d’exception pour un temps donné. Pour l’avoir expérimentée, je dois dire qu’elle ne remplace pas une rencontre personnelle avec son médecin.

Depuis toujours, le médecin de famille est celui qui établit un lien de confiance avec son patient, il est celui qui connaît son histoire et qui assure un suivi dans toutes les étapes de sa vie. Avec les rencontres téléphoniques souvent trop rapides, on élimine les conversations plus personnelles, le langage non verbal qui, parfois, en dit long sur l’état psychologique du patient. Bref, la consultation médicale devient anonyme et impersonnelle.

Nous avons déjà assez de problèmes avec la prise de rendez-vous en ligne ou par téléphone où les répondeurs remplacent les secrétaires en personne. Rien ne remplace la visite en personne avec son médecin. Pensons aux personnes âgées qui ont des problèmes de surdité et de mobilité, pour qui la consultation téléphonique devient difficile. Les personnes âgées qui demeurent dans leur maison ou en résidence ont besoin que leur médecin les rencontre à domicile.

Plutôt que de travailler sur les nouvelles technologies pour des rencontres virtuelles, mettons l’accent sur les services personnalisés et efficaces.

Les soins à domicile devraient être prioritaires en considérant l’importance des contacts humains de bienveillance et d’encouragements. Certaines personnes ont de la difficulté à s’exprimer au téléphone et elles se sentent incomprises et seules.

Je propose une réflexion sérieuse sur les services offerts à la population vieillissante et le rôle du médecin dans l’accompagnement des personnes âgées en perte d’autonomie ou en fin de vie. Une présence réelle est plus que souhaitable, sinon obligatoire, dans l’évolution de la maladie des personnes âgées. Mettons l’accent sur les relations humaines réelles et restons des personnes soignantes attentives et compatissantes.

« Qui me guérira, qui me soignera ? », chantait Gerry Boulet.

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