En mai dernier, je lis la nouvelle Charte montréalaise des chantiers. Il s’agit d’un condensé de principes qui devront être respectés afin de « bonifier la qualité de vie des citoyennes et des citoyens ». Le tout semble bien tenir compte des plaintes et des doléances qu’ont exprimé beaucoup de résidants et commerçants ayant eu à subir l’impact désagréable découlant des projets de réfection d’infrastructures souterraines, de chaussées et de trottoirs.

Petite saga toute montréalaise. Nous espérions retrouver une certaine paix lors des vacances de la construction, un chantier résidentiel tout près s’interrompant après quasiment un an de travaux. Mais que nenni, quelqu’un quelque part dans la hiérarchie administrative municipale a décidé qu’une portion de la chaussée et du trottoir devant chez nous devait être refaite.

Pourquoi maintenant ? Il s’agit d’une section, où se trouvent les valves d’ouverture et de fermetures d’eau, ayant été réparées à la suite d’une opération de colmatage d’une fuite d’eau touchant notre voisin mitoyen en 2017-2018. En fait, à l’été 2017, le marquage dans la rue avait été fait en vue de l’opération qui n’a été accomplie qu’à la mi-mars 2018. Problème réglé, réfection de la chaussée vite faite pour refermer le tout vu le temps froid qui sévissait, mais bord de rue et trottoir asphalté de manière plutôt bâclée. Peu esthétique, certes, mais nous ne nous plaignions pas, craignant que d’avoir à faire face à un problème similaire de fuite d’eau de notre côté dans un proche avenir.

À l’été 2020, pendant des semaines, maints chantiers ont lieu non loin, mais c’est à la veille des vacances de la construction de 2021 qu’on décide de corriger le travail bâclé en 2018. Il nous a fallu jouer un peu à la devinette : pourquoi le marquage en bord de rue par Énergir, questions posées à d’autres dessinateurs de tracés délimitant la zone. Énigme résolue : on refaisait tout cela. Ça sent les élections. Suit un communiqué laissé dans la boîte aux lettres nous informant de la réfection imminente de l’entrée charretière.

Mais il ne s’agit pas d’une telle entrée. Est-ce si difficile de bien informer les principaux intéressés ? Oui, encore et toujours. Et c’est pour quand, le tintamarre non acadien ?

Pendant que le vendredi après-midi, le monde de la construction amorçait une pause bien méritée, « notre » chantier démarrait selon l’opération « étapiste » de la microspécialisation.

Soit à chacun sa job et son tour pas le même jour : sciage du pavé et du trottoir, rupture de la surface avec charrue et marteau piqueur, ramassage des blocs concassés par un tandem charrue et camion, perforation pour les armatures, installation des morceaux de forme. J’ai déjà vu du travail mieux exécuté par des équipes de cols bleus, du temps où ce n’était pas confié à des entreprises privées.

Le suspense se poursuit. Opérations bruyantes ayant lieu au bon gré de l’entreprise sous contrat. Tôt le matin, tard en après-midi. Bof, on passera quand on pourra. Et nous insistons pour qu’au moins la zone de travail soit mieux protégée, car notre rue, autrement paisible, se transforme parfois en piste de course.

On ne peut pas en vouloir aux exécutants, ils font le boulot qu’on leur impose. Plus ça change, plus c’est pareil à Montréal sur le plan des chantiers, qu’ils soient essentiels, urgents ou non. Ce mini-chantier qu’on nous impose sans nous demander notre avis, sans nous informer adéquatement, représente une micro-agression urbaine de plus. Un autre exemple qui illustre combien on n’en arrive pas à réduire au minimum des désagréments du genre causés dans un voisinage.

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