Cette année, l’arrivée de l’été se révèle d’autant plus joyeuse qu’à l’habitude. En plus de marquer la fin d’une année scolaire que nous avons toutes les raisons de célébrer, la belle saison concorde avec le déconfinement tant espéré. En principe, l’euphorie ambiante devrait gagner tout un chacun… Et pourtant, bien des mères parviennent difficilement à embrasser la légèreté estivale.

Elles appréhendent déjà l’automne et le retour « à la normale » qui guette le monde du travail.

À ce jour, la pandémie n’a épargné personne. Inutile de préciser que cette crise n’a pas été de tout repos pour les parents, bien qu’ils soient loin d’être les plus à plaindre. Sur le plan personnel, le poids sur leurs épaules s’est considérablement alourdi. Inquiets, aussi bien pour leurs parents que pour leurs enfants, ils se sont désolés de voir ces trois générations injustement séparées. Sur le plan professionnel, la pandémie a durement touché les mères. En tant que groupe, elles ont essuyé les plus lourdes pertes d’emplois. Quant à celles qui ont conservé leur poste, elles ont dû jongler avec une conciliation emploi-famille en dents de scie.

Rappelons-nous : au printemps 2020, la fermeture des écoles a transformé les parents en gestionnaires d’écrans. Cette impossible conciliation leur a laissé un goût amer.

Au contraire, l’effet catalyseur de la rentrée a dévoilé au grand jour les avantages notoires du télétravail pour les parents qui peuvent s’en prévaloir. Ils ont ainsi goûté à une vie plus douce, moins effrénée et indéniablement mieux arrimée aux besoins de leurs enfants (et de notre planète !).

Certes, beaucoup s’ennuient candidement de la collégialité et des discussions impromptues qui favorisent le travail d’équipe et la créativité. Cependant, il apparaît évident qu’une forte majorité de parents, et de mères en particulier, désirent à tout prix éviter un retour à la vie professionnelle pré-COVID. Ces mères espèrent vivement que les employeurs, maintenant rassurés quant au maintien de la productivité et de l’efficacité, sauront profiter de l’occasion qui nous est servie pour glaner le meilleur des deux mondes. Bref, elles souhaitent de tout cœur que l’électrochoc de la COVID-19 les affranchira de l’orthodoxie d’un monde du travail ultrarigide et dépassé.

Égalité en emploi

Le débat entourant la place des femmes sur le marché du travail ne date pas d’hier. Cela dit, la normalisation de ces nouvelles avenues pourrait s’avérer bien plus garante d’égalité en emploi que certaines méthodes plus controversées qui éludent le nœud du problème. Après tout, combien de mères refusent des promotions en vertu des longues réunions en soirée ou d’un délai de déplacement exagéré ? Le télétravail a redonné du temps précieux aux travailleuses en coupant les transports et en diminuant de 20 % la durée des réunions. De surcroît, les réunions virtuelles ont réduit drastiquement les complications logistiques qui freinent l’implication des parents. Ultimement, ces changements pourraient propulser l’engagement professionnel, communautaire et politique des mères à la vitesse grand V.

Dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre sur fond de crise annoncée dans les CPE, les employeurs qui se positionneront clairement, et dès maintenant, en faveur d’un mode de travail hybride et flexible sauront indubitablement tirer leur épingle du jeu auprès des parents. Il va sans dire qu’à cet égard, le gouvernement devrait adopter un rôle de leader.

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