En réponse au texte de la ministre Isabelle Charest, « À toi, cher jeune athlète ! », publié le 22 mai

J’ai lu votre lettre, Madame la Ministre déléguée à l’Éducation responsable des Sports, Isabelle Charest, et je suis heureux de vous voir partager votre expérience auprès des jeunes. Bien que vous soyez rassurante, je crois qu’il ne faut pas oublier les faits à propos des impacts de la COVID-19 dans la vie de nos jeunes.

Rappelons qu’avant le début de la pandémie, lors de la dernière Enquête québécoise sur la santé des jeunes du secondaire (2016-2017), plus de la moitié des élèves, soit 56 %, se classaient dans la catégorie « sédentaire ».

La Coalition Poids a commandé un sondage afin de connaître les habitudes de vie des Québécois en temps de confinement. On constate tout d’abord que 44 % des personnes sondées disent avoir diminué la pratique d’activité physique depuis le début du confinement. On constate aussi une hausse de la consommation d’alcool et de cannabis. Bien que cette étude ait été réalisée auprès d’adultes, il serait surprenant de voir des tendances différentes chez les moins de 18 ans. Cette situation a de quoi m’inquiéter.

Madame la Ministre, la pandémie de COVID-19 pourrait avoir des impacts préoccupants sur la santé physique des jeunes et, comme nous le savons, cela pourrait provoquer des problèmes sur leur santé mentale. Selon le rapport annuel de Tel-Jeunes (2018-2019), l’organisme a répondu à environ 17 000 appels de jeunes et 14 000 pour la LigneParents. Selon l’organisme, depuis le début de la crise, les interventions sont en hausse de 30 %.

L’impact que cela pourrait représenter sur la santé m’inquiète, et c’est pourquoi je crois que nous devons trouver des solutions rapides pour venir en aide à ces jeunes qui éprouveront de plus en plus de difficultés.

L’autorisation de recommencer les classes et les camps de jour nous a démontré qu’il est possible de reprendre certaines activités si elles sont essentielles tout en respectant des mesures claires et strictes afin d’assurer la sécurité de tous.

Plusieurs fédérations sportives vous ont d’ailleurs fait parvenir des protocoles afin d’adapter la pratique de leur sport aux défis amenés par la COVID-19. Toutefois, votre gouvernement n’a toujours pas donné la permission pour la reprise de plusieurs activités, dont les sports d’équipe.

Je crois notamment qu’il faut offrir plus de flexibilité aux associations sportives dans les régions les moins à risque, par exemple en donnant accès à un terrain de soccer à 12 enfants afin qu’ils puissent développer leurs habiletés individuelles sous la supervision de leurs entraîneurs. Évidemment, en ce moment, il serait irresponsable de jouer des matchs ; nous devrions favoriser les entraînements en respectant les consignes de distanciation. Cela pourrait avoir un effet bénéfique sur la socialisation des jeunes et leurs saines habitudes de vie.

De plus, la situation particulière des personnes handicapées me préoccupe. Plusieurs d’entre elles peuvent seulement faire du sport en utilisant de l’équipement spécialisé, mais les centres d’entraînement adapté sont fermés. Nous devons prioriser la réouverture de ces centres pour aider ceux qui en ont absolument besoin.

Je suis persuadé qu’avec un peu de volonté, nous serons capables de trouver des solutions qui permettront aux jeunes de retrouver la joie de vivre par le sport et de bouger davantage.

Comme vous le savez, Madame la Ministre, vous avez mon entière collaboration pour favoriser le développement sportif et personnel des Québécois.

> Lisez « À toi, cher jeune athlète ! »

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