Je suis une professionnelle en éducation. Je n’ai pas signé la pétition contre le retour à l’école avant le mois de septembre. J’ai confiance en la Santé publique. Je n’ai aucun doute qu’aucun compromis ne sera fait sur la santé et la sécurité des enfants. D’ailleurs, d’après ce que j’ai compris, les enfants n’ont jamais été à risque.

Les écoles ont été fermées principalement parce que les enfants constituent des vecteurs importants de la propagation du virus. Par ailleurs, l’impact sur leur santé est minime lorsqu’ils contractent la COVID-19, tout le contraire de la situation avec les aînés.

Par conséquent, je comprends la nécessité de rouvrir les écoles dans un contexte de reprise graduelle des activités, surtout si on a l’assurance que les hôpitaux fonctionnent en deçà de leur capacité et pourront répondre aux besoins de santé associés à la COVID-19 ou à toute autre maladie.

Pour moi la préoccupation n’est pas qu’on rouvre les écoles avant le 4 mai, le 4 mai ou encore après. Il faudra les rouvrir tôt ou tard. La question est plutôt de savoir quelles mesures seront prises pour protéger les travailleurs du milieu scolaire, surtout ceux qui offrent des services directs aux élèves au niveau primaire ou secondaire, soit les enseignants, le personnel de soutien, les professionnels.

Il est clair pour quiconque travaille en milieu scolaire que la distanciation sociale est quasiment impossible lorsqu’on œuvre auprès de jeunes enfants.

Un nombre appréciable de travailleurs en éducation sont dans la tranche des 50-60 ans, donc à risque de subir des complications s’ils attrapent la COVID-19. Par ailleurs, d’autres travailleurs de ce groupe d’âge ou plus jeunes ont des conditions de santé qui les mettent à risque de complications s’ils attrapent le virus.

Moi, par exemple, je suis une psychologue de 52 ans, en relative bonne santé, mais avec une condition d’asthme (bien contrôlé). La perspective d’aller faire un séjour sous respirateur à l’hôpital ne m’enchante pas du tout, même dans l’optique de développer une immunité grégaire.

J’espère donc que des aménagements particuliers seront pris pour les travailleuses à risque. Des mesures telles qu’un dépistage ou un test sérologique pour savoir si on a les anticorps pour combattre le virus, une réorientation à des tâches d’administration et de planification pouvant se faire en télétravail ou en milieu scolaire moyennant l’application de mesures appropriées de distance sociale seraient donc de mise et rassureraient les membres du personnel qui, comme moi, craignent les impacts de santé négatifs d’un tel retour sans les aménagements appropriés.

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