Bravo à nos décideurs gouvernementaux et aux organismes publics pour avoir pris la pleine mesure de la menace du coronavirus et pour avoir agi vigoureusement en conséquence.

Maintenant, il va falloir aussi se pencher sans tarder sur les impacts économiques dévastateurs que cela entraîne sur des milliers d’individus et d’entreprises. 

D’abord, les mesures draconiennes telles que les fermetures d’école, l’interdiction de rassemblements et les quarantaines préventives sont pleinement justifiées par l’évidence épidémiologique liée à la COVID-19. 

Sans ces restrictions, la contagion s’accélérerait de façon incontrôlable, ce qui pourrait entraîner une surcharge intenable du système de santé et des morts inutiles.

En étouffant ainsi la propagation du virus, nos chances d’en venir à bout sont grandement accrues. 

Même si le Canada entier comptait moins de 150 cas confirmés au moment d’envoyer ce texte, les impacts économiques sur les entreprises sont déjà considérables. Et je ne parle pas des marchés boursiers, dont la chute vient de gommer une portion significative de nos fonds de retraite.

Du jour au lendemain, les restaurants et les hôtels voient leurs réservations s’annuler par dizaines, ce qui les force à réduire les heures du personnel, à jeter des denrées préparées d’avance et à accuser un choc important sur leurs revenus. L’achalandage des cafés, des cinémas, des centres de divertissement, des salles de spectacles, des centres sportifs et des commerces s’évapore, et très peu d’entre eux peuvent compenser ces pertes soudaines par une forme ou l’autre de commerce électronique. 

Dans tous ces cas, la majorité des pertes sont celles d’individus qui n’ont pas d’autre revenu que celui émanant de leur affaire. Ils n’ont aucun salaire garanti, contrairement aux enseignants ou aux employés du gouvernement. Certains entrepreneurs peuvent atténuer le choc en réduisant des salaires ou des achats, mais cela se répercute directement sur des salariés ou d’autres fournisseurs privés. 

Dans ce contexte de pertes massives, qui doit indemniser ces entreprises et leurs salariés qui font directement les frais de ces mesures pertinentes et nécessaires ?

L’analyse économique nous enseigne que si la mise en place d’un « projet » génère des bénéfices pour la société, alors il faut qu’une portion des gains serve à compenser les pertes associées au projet en question. 

Il serait tentant de demander clémence aux propriétaires d’immeubles, aux fournisseurs d’énergie et de télécommunications et aux municipalités. Cependant, ils ont investi des millions pour offrir un local et des services publics à ces établissements. Pourquoi devraient-ils souffrir aussi de la crise, d’autant qu’ils continuent à offrir les services en question ? 

En fait, l’impact positif des mesures de contrôle du coronavirus sur la santé publique et sur le retour éventuel à une vie normale profitera à tous les Québécois.

Par conséquent, comme il était du ressort du gouvernement d’agir, ce sera également au gouvernement de mettre en place une telle compensation, à l’instar de celle offerte à la suite d’incendies ou d’inondations. Cette fois, cependant, la dévastation touche directement les comptes de banque, qui rougissent d’heure en heure.

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